Le glossaire technique de Fortification et Mémoire, dans lequel sont expliqués certains termes contenus dans les articles.
Vous pouvez, en complément de celui-ci, consulter le glossaire illustré « typé » Vauban du site du centre de ressources pour la gestion du patrimoine fortifié : ici.
Reset listLe calibre d'une arme à feu désigne le plus souvent le plus grand diamètre de ses projectiles, mais aussi parfois celui du canon. Dans le cas des canons rayés il est alors mesuré soit au plus profond (gorge) soit au sommet (crête) des rayures.
Camouflet est un terme du génie militaire désignant une charge d'explosif destinée à détruire une galerie ennemie, ou à neutraliser la mine préparée par les sapeurs ennemis. La charge est mesurée et prévue pour ne pas déboucher en surface ou détruire les ouvrages amis.
Pendant la Première Guerre mondiale, la plupart des camouflets se posaient grâce à des sondes avancées par des perforatrices. Certains étaient creusés d'avance et « jouaient » lorsque les travaux ennemis étaient censés s'en approcher. D'autres étaient destinés au déclenchement prématuré des charges ennemies ou pour répandre des gaz toxiques dans leurs galeries.
Distinction entre les divers types de mines
Les camouflets appartiennent à la famille des mines, utilisées pour les travaux de sape ; il en existe trois sortes, en fonction de la puissance croissante de leurs effets :
- le camouflet, petit fourneau de mine destiné seulement à détruire une galerie souterraine adverse et ne produisant pas d’entonnoir. Pour cela, il suffit de réaliser un simple forage à l'aide d'une barre à mine, et de garnir alors le fond de poudre ;
- la mine ordinaire, une charge de poudre utilisée dans le cadre d'un travail de sape ;
- et le « globe de compression », synonyme de fourneau surchargé.
Le camouflet fait donc appel à une très faible charge de poudre (fourneau « sous chargé »), ne produisant pas d'entonnoir, et souvent utilisé pour neutraliser la mine de l'ennemi. Pour cela, dès que le bruit révèle que l'ennemi est en train de poser une mine, on aura recours à un camouflet, que l'on met en place du côté du mineur ennemi, et que l'on fait exploser lorsque l'on juge ne plus être séparé de la mine ennemie que de 2 mètres à 4 mètres, de façon à retourner sa mine contre lui.
Avec l'apparition des armes à feu, on transforme ou on remplace progressivement les meurtrières et les archères par des canonnières, afin de tirer avec les premières bombardes à main ou couleuvrines.
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- Synonyms: Canonnières
Axe principal d'un ouvrage. C'est une ligne passant successivement par les saillants d'un ouvrage et de son chemin couvert, qui dans un ouvrage régulier en constitue la bissectrice. La capitale d'une tour est perpendiculaire à sa gorge. La capitale d'un bastion est la bissectrice d'un angle saillant.
- Synonyms: Capitales
Dans la fortification médiévale
Apparue au milieu du XVe siècle sous la dénomination initiale de moineau puis de caponnière à peine cinquante plus tard, la caponnière « première définition » était une alternative aux tours médiévales. Sa conception avait été stimulée par les constants progrès de l'artillerie à poudre auxquels les ingénieurs militaires se devaient d'apporter rapidement des parades efficaces. On constata à cette époque que le franchissement du fossé constituait une des phases les plus cruciales d'un siège et qu'un fossé intelligemment conçu et bien défendu pouvait constituer, à moindres frais, un obstacle redoutable. Plus limitées dans leur usage tactique (puisqu'elles ne servaient qu'à la défense le fossé) mais bien moins coûteuses à construire que les grosses tours d'artillerie qu'on édifiait également à cette époque, les caponnières étaient des petits ouvrages bas, implantés en fond de fossé et recouverts d'une épaisse et massive toiture en maçonnerie posée sur voûtes et faisant office de blindage supérieur. La caponnière de la fin du Moyen Âge abritait une ou plusieurs casemates (chambres de tir voutées) permettant de faire feu avec des armes à feu portatives ou des pièces d'artillerie de petit calibre (en effet, de l'utilisation de pièce de gros calibre aurait causé de trop importants dégagements de fumées de tir, très toxiques, qui auraient rendu les casemates intenables après quelques tirs) Remplaçant les tours traditionnelles, les caponnières permettaient aux défenseurs d'une place forte de fournir des tirs de flanquement (c'est-à-dire parallèles aux courtines) tout en étant relativement à l'abri des projectiles de l'artillerie assiégeante. En effet, contrairement aux tours que leur hauteur et leur masse rendait désormais vulnérables aux canons des assaillants, les caponnières avaient l'avantage d'être défilées, c'est-à-dire d'être à l'abri des coups directs de l'artillerie de siège. Les exemples de moineaux/caponnières de cette époque subsistant encore sur notre territoire sont rares. Citons donc parmi les plus intéressants que l'on puisse observer: les exceptionnelles caponnières du petit château de Bridoré (Indre-et-Loire), le magnifique moineau à deux niveaux situé dans le grand fossé du château de Bonaguil (Lot-et-Garonne), les caponnières semi-souterraines érigées en travers du fossé du fort de Salses (fin du XVe siècle, Pyrénées-Orientales) ainsi que la caponnière des fortifications de Metz implantée juste en bordure de la rivière Seille, au pied d'une portion de l'enceinte urbaine qui fut remparée à la même époque. L'une des canonnières de cet ouvrage messin est remarquable puisqu'elle présente, sur sa face externe, une sculpture obscène censée narguer l'ennemi: un soldat, penché vers l'avant et culotte baissée sur les chevilles, présente son postérieur à l'assaillant qu'il observe avec la tête à l'envers entre ses jambes, l'anus de ce personnage n'étant autre que… l'orifice circulaire de la canonnière ! Cette curieuse sculpture du XVe siècle est d'ailleurs réputée être à l'origine d'une célèbre chanson de corps de garde intitulée L'Artilleur de Metz. Hors de France, il faut mentionner les remarquables caponnières implantées au pied de l'énorme tour d'artillerie du XVe siècle - appelée fort Munot - à Schaffhouse (Schaffhausen) en Suisse.
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Dans la fortification bastionnée
C'est un passage de trois mètres de largeur en moyenne, semi-enterré mais non recouvert, situé au fond du fossé et permettant, à partir d'une poterne débouchant au pied de la courtine, de joindre le corps de place à un ouvrage extérieur, une demi-lune ou une lunette par exemple. Sur toute sa longueur, la caponnière est bordée à droite et à gauche, d'un parapet (en terre ou en maçonnerie) permettant de fournir des feux d'infanterie de part et d'autre de ce passage et, partant, d'interdire à l'assiégeant de circuler librement au fond du fossé dans le cas où celui-ci serait parvenu à y descendre. Par extension, le terme caponnière fut attribué à tout passage protégé assurant une liaison entre deux ouvrages, fut-il semi-enterré en fond de fossé ou pas (voir la photo de droite montrant une caponnière à Colmar, qui n'est pas située dans le fond d'un fossé).
Dans la fortification polygonale
Remplaçant dès le milieu du XIXe siècle les bastions classiques devenus trop vulnérables aux obus de l'artillerie rayée, on désigna à cette époque sous le terme de "caponnières" des ouvrages de fortification accolés au corps de place qui servaient à défendre le fossé par des tirs de flanquement donnés au moyen d'armes à feu individuelles ou avec de la très petite artillerie conçue spécifiquement pour cet usage (comme le canon-revolver Hotchkiss par exemple) La caponnière du XIXe siècle est donc une véritable réminiscence du moineau médiéval ! La caponnière contemporaine n'est jamais plus haute que l'escarpe du corps de place (elle est même souvent plus basse) afin d'être défilée aux coups directs de l'assaillant. Elle peut être simple ou double, selon qu'elle défend un ou deux fossés. Dans ce dernier cas, cela implique qu'elle est nécessairement située à un angle du fort afin de pouvoir prendre en enfilade deux fossés convergents. Les caponnières du XIXe siècle furent aussi fréquemment implantées près des entrées des forts afin de défendre celles-ci. Certains forts -comme le fort de Marre à Verdun- avaient même leur entrée principale située dans une grosse caponnière, à l'instar de ce que fut le concept des tours-portes dans la fortification du Moyen Âge ! Les moyens d'attaque rivalisant sans cesse d'ingéniosité avec ceux de la défense -laquelle devait s'adapter pour résister- on constate que l'histoire de la fortification à travers les siècles n'est qu'une suite d'innovations intéressantes qui furent ensuite abandonnées pour être ressuscitées quelques siècles plus tard sous une forme modernisée…
Le pied des caponnières était entouré d'une cunette (un petit fossé, donc lui-même creusé dans le fond du fossé principal) sèche ou remplie d'eau. L'approche des caponnières et le franchissement de leur cunette était défendu par des créneaux de pied, sortes longues de meurtrières horizontales -une version modernisée du vieux mâchicoulis médiéval- percées dans la courtine sous la protection d'un arc de maçonnerie surbaissé et bandé entre des contreforts. Ces créneaux de pied permettaient aux défenseurs de tirer au fusil selon un angle de 45 degrés ou quasiment verticalement.
Trop exposées aux tirs courbes de l'artillerie rayée lançant désormais de redoutables obus bourrés d'explosif brisant et non plus de poudre noire, les caponnières furent délaissées à partir des dernières années du XIXe siècle au profit des coffres de contre-escarpe. C'est ainsi que les derniers forts du système Serré de Rivières qui furent édifiés ne possédaient plus de caponnières mais des coffres de contrescarpe bétonnés, profondément enfouis sous le glacis et qui permettaient de donner des feux de revers dans le fossé ceinturant le fort.
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- Synonyms: Caponnières
Une caronade ou carronade est une pièce d'artillerie courte développée par la fonderie écossaise Carron à partir de 1779. Elle est mise en service sur tous les navires de la Royal Navy trois années après les essais sur le HMS Duke (vaisseau de 2e rang de 90 canons). Les carronades n'étaient pas comptées dans le nombre de canons d'un vaisseau mais pouvaient constituer l'armement principal d'une frégate ou d'un brick.
Par le biais de l'espionnage et des échanges techniques, la France, qui a pu constater à ses dépens l'efficacité de cette nouvelle arme à tir rapide pendant la guerre d'indépendance des États-Unis, mène des études à partir de 1786 (frères Perrier, fonderie et forge de canons d’Indret, en aval de Nantes) et développe ses propres modèles de carronades à partir de 1795.
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- Synonyms: caronades, carronades
Une casemate, également appelée bunker ou blockhaus, est un local, souvent partiellement enterré, d'une fortification, d'un fort voire d'une tranchée, qui est à l'épreuve des tirs ennemis. On peut classer les casemates en deux catégories : les casemates passives destinées à abriter la troupe ou du matériel, comme, dans un casernement de fort Séré de Rivières ou dans le Führerbunker, le bunker protégeant Hitler des ennemis et des tirs d'obus, et les casemates actives protégeant ainsi des organes de tir (casemate d'artillerie ou d'infanterie).
Par extension, dans la Ligne Maginot et les fortifications du XXe siècle, une casemate peut être une construction isolée mais de taille assez importante.
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- Synonyms: Casemates
Local fortifié au moyen d'une voûte protectrice contre le tir vertical au moment où l'artillerie prit de l'importance. Préconisée par Galasso Alghisi en 1570. En France, on trouve une casemate dans les défenses du château de Bonaguil (1520-1530) et Vauban en a exécuté à Besançon en 1677. Ce sont des chambres voûtées à l'épreuve de l'artillerie, aménagées dans le rempart et comportant une embrasure permettant au canon de tirer. La tour casematée flanquante de Vauban annonce les casemates étagées à canons de Montalembert. À ces casemates dites actives, s'ajoutent des casemates passives (sans effet sur la défense) à usage de caserne ou de magasin.
Casemate Haxo : du nom du général qui réorganisa l'École de fortification de Metz (1830). Les pièces d'artillerie sont abritées dans des casemates frontales (comme celles de Montalembert) dont l'embrasure très large (minimum 1 mètre par 0,80 mètre) sont recouvertes d'une voûte en maçonnerie et d'une couche de terre. Son chef-d'œuvre se situe à Grenoble au sommet de la Bastille (casemates construites de 1824 à 1835).
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Casemate cuirassée : en 1865, le capitaine du Génie de l'armée prussienne Schumman renforce la casemate Haxo en remplaçant les menuiseries par des rails et des fers en V. En France, la casemate Mougin pour un canon de 138 millimètres est la première casemate cuirassée que la France va installer dans ses fortifications. Elle est conçue par le Commandant Mougin en 1877, d'abord en fer laminé puis en fonte.
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Casemate de Bourges : inventé par le commandant du Génie Laurent, et expérimenté en 1895 au polygone de Bourges, ce type de casemate bétonnée, pour deux pièces d'artillerie (75 millimètres) tirant en flanquement par des embrasures protégées par un mur en aile, est venu renforcer certains forts et ouvrages, principalement dans la région de Verdun.
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Casemate Pamart : inventée par le capitaine Léon Pamart à Verdun. Sorte de nid de mitrailleuses porté en avant d'un ouvrage et relié à lui au moyen d'une galerie souterraine. Une cloche blindée en forme de tête d'éléphant (ou d'oiseau) surmonte la casemate. La place de Verdun, de 1916 à 1917, est dotée de nombreux exemplaires de ce type de casemate. Des casemates identiques furent utilisées plus tard, dans la ligne Maginot.
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- Synonyms: Casemates
La caserne, du latin castra, est un bâtiment spécifiquement destiné au logement des troupes. Aux XVIIe siècle et XVIIIe siècle, les soldats de l'armée française étaient « casernés » chez les habitants de leur ville de garnison. Les premières casernes ont été construite sous le règne de Louis XIV. Par règlement royal du 3 décembre 1691, on construisit des casernes pour abriter les Gardes-Françaises. C'est au début du XIXe siècle (vers 1820) que le territoire français aura assez de casernes pour loger l'ensemble des troupes.
Grand corps de logis construit ordinairement le long d'une courtine, au pied du rempart d'une place, enterrée ou recouverte de terre au centre d'un fort pour y loger les soldats et les officiers de la garnison. Quand une place forte comporte plusieurs casernes, chacune abrite la compagnie chargée de la défense d'un bastion, et chaque chambrée a en charge une pièce d'artillerie.
- Synonyms: Casernes
Ouvrage intérieur au corps de la place, inventé pour dominer les courtines de manière à y placer de l'artillerie pour augmenter leur champ de tir. Le cavalier devient un élément de la fortification bastionnée. A cause des progrès de l'artillerie, cet ouvrage, devenu trop exposé, est abandonné après 1895.

- Synonyms: Cavaliers
Local d'un ouvrage défensif où sont placés un ou plusieurs canons.
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- Synonyms: Chambres de tir
Avancée de corps de place ménagée sur la contrescarpe derrière un relief de glacis, de hauteur suffisante pour permettre la circulation des défenseurs à l'abri des coups et des vues de l'ennemi. Il peut être coupé de distance en distance par des places d'armes servant aux rassemblements. Cette disposition importante dans le tracé bastionné est toujours présente dans le tracé polygonal.
Il peut être complété par :
Un avant-chemin couvert qui est un ouvrage ménagé sur la contrescarpe derrière un relief de l'avant-glacis.
Une sortie de chemin-couvert qui est une rampe douce aménagée dans le parapet du chemin couvert pour permettre de se rendre à l'extérieur, sur le glacis.
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- Synonyms: Chemins couverts
Un chéneau est un conduit en métal (généralement en zinc), éventuellement en pierre ou en terre cuite, collectant les eaux pluviales à la base de la toiture ou entre deux versants, pour en permettre l'évacuation vers les tuyaux de descente ou les gargouilles.
- Synonyms: Chéneaux
Du verbe latin circumvallo (« faire la circonvallation »), composé de circum- (« autour ») et vallum (« palissade »), littéralement « faire une palissade autour ». Tranchée à parapet, à redoutes, à place d’armes, etc., que des assiégeants font autour de leur position pour se garantir des attaques du dehors et pour empêcher qu’il n’entre du secours dans la place assiégée. Les ouvrages réalisés par Jules César lors du siège d'Alésia, ou par Vauban pour le siège de Maastricht en sont une bonne illustration.
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Le terme de citadelle peut désigner deux formes de fortifications différentes. L'acception la plus courante est la partie fortifiée d'une ville. Un assaillant qui capture la ville reste en effet dans une situation précaire tant qu'il n'a pas pris la citadelle, exposé à des sorties des défenseurs ou à des tirs d'artillerie. Parce qu'elle est naturellement l'endroit où siège la garnison et parfois l'autorité politique, elle peut également avoir un rôle dissuasif pour éviter des révoltes. Une citadelle est généralement dans la ville elle-même, mais peut aussi être en dehors si la position est plus intéressante (sur une colline par exemple).
Le mot citadelle peut aussi être utilisé en parlant d'une place forte, dans ce cas elle n'est pas l'ensemble des fortifications, mais seulement le cœur de celles-ci, la dernière ligne de défense avant la chute de la place.
La citadelle est destinée autant à protéger cette ville qu'à la contrôler. Elle sert ordinairement de caserne et d'arsenal.
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- Synonyms: Citadelles
Une cloche d'arme mixte modèle 1934 (cloche AM) est un équipement installé sur la ligne Maginot. Ce modèle de cuirassement est destiné à la défense rapprochée des blocs, notamment antichar. Cette cloche est équipée avec une arme mixte, composée d'un jumelage de mitrailleuses et d'un canon antichar de 25 millimètres. Le souci d'équiper de la même arme antichar les cloches déjà mises en place entraîne la modification de certaines cloches jumelage de mitrailleuses (J.M.).
Cloche d'arme mixte modèle 1934 type « B »
La lutte anti-char prenant une importance croissante avant guerre, on imagina en 1934 de développer une nouvelle cloche de défense des intervalles accueillant l'arme mixte. C'est un engin lourd et à la mécanique complexe de forme légèrement ovale. Elle est percée de deux créneaux de tir qui sont fermés par une trappe lorsque l'arme n'est pas engagée, et d'un orifice dans la toiture permettant d'engager un périscope. Elle existe en deux modèles différents qui ont les mêmes dimensions intérieures, seule variant l'épaisseur de la cuirasse.
L'arme mixte est montée sur un berceau qui permet de l'orienter selon les deux axes, le canon étant solidaire de la rotule d'acier engagée dans l'embrasure. Le berceau repose sur une plate forme circulaire tournante afin de positionner l'arme dans l'un des deux créneaux. Le tireur est assis sous l'arme et dispose d'une lunette de visée.
Elle était spécialement conçue pour les missions de flanquement des ouvrages à coute distance, mais aussi pour l'action frontale.
En 1940, soixante-quinze cloches d'arme mixte modèle 1934 « B » avaient été mises en place, dans les « nouveaux fronts » seulement.
Cloche J.M. transformée en arme mixte
Les intervalles défendus par des cloches G.F.M. et J.M. ne pouvant recevoir de canon anti-char de 47 millimètres ou de 37 millimètres car trop exiguës, on décide en 1936 de modifier un certain nombre de cloches J.M. afin de pouvoir y installer une arme mixte. Cette opération est très complexe et délicate car il faut agrandir le créneau de tir pour pouvoir y installer la rotule, obturer les deux créneaux de visée et percer l'orifice pour périscope. Il faut d'autre part étudier un nouveau berceau de support de l'arme mixte, celui de la cloche d'arme mixte modèle 1934 « B » étant trop grand pour pouvoir s'adapter à la cloche J.M. qui est plus petite.
En 1940, une dizaine de cloches J.M. seulement ont été transformées en cloches d'arme mixte.
Une cloche guetteur et fusil-mitrailleur (cloche G.F.M.) est un équipement installé sur la ligne Maginot. Ce type de cuirassement est initialement conçu uniquement pour la surveillance et la défense rapprochée des blocs et casemates, mais il est aussi utilisé comme observatoire secondaire d'artillerie et, en raison des restrictions budgétaires, remplaça également des tourelles.
Cloche GFM type A (modèle 1929)
La cloche G.F.M. modèle 1929 (type A) est un ensemble monolithique ayant la forme d'un cylindre de 1,20 mètre de diamètre surmonté d'une calotte hémisphérique. Elle est percée de trois à cinq créneaux dont il existe quatre types différents afin de permettre une adaptation aux angles de tir et de vision de chaque site (petit modèle, petit modèle allongé, grand modèle, grand modèle en deux parties). Chaque créneau est renforcé par un cadre fixe boulonné dans lequel vient s'insérer un cadre mobile tournant selon un axe vertical. Ce cadre mobile, commun à tous les créneaux, reçoit enfin la rotule, tournant dans l'axe horizontal, qui est spécifique à chaque équipement : fusil-mitrailleur, épiscope (très petite vitre blindée de vision directe), mortier ou jumelles.
Par la suite cependant, certaines cloches ayant été utilisées comme poste d'observation lointaine pour l'artillerie et les épiscopes de créneaux ayant été estimés trop fragiles, elles furent dotées d'un périscope, après forage de la calotte.
Pour accéder au niveau des créneaux, le guetteur se plaçait sur un plancher mobile monté sur un système à crémaillère. Un tuyau était installé au centre de la cloche pour l'évacuation des étuis à cartouches qui tombaient dans un seau enfermé dans un caisson étanche. Après ventilation du caisson, on sortait le seau contenant les étuis.
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Cloche GFM type B (modèle 1934)
Similaire à la précédente, la cloche G.F.M. type B (modèle 1934) est cependant un peu plus large (1,30 mètres), plus épaisse et doublée intérieurement d'une tôle en acier pour protéger contre les esquilles mais, surtout, ses créneaux étaient surtout beaucoup plus robustes que ceux du type A. Il existe un petit modèle et un grand modèle. Les créneaux ne sont pas en effet pré-formés lors de la coulée de la cloche mais ils sont percés ensuite sur place. De plus, le cadre fixe boulonné sur l'embrasure a été remplacé par un bloc conique en acier qui s'encastre dans le créneau et le bloc de support articulé sur deux axes remplacé par une rotule sphérique qui reçoit l'équipement.
Cet équipement se limite d'ailleurs en 1940 au fusil-mitrailleur et à un diascope beaucoup plus robuste que l'épiscope équipant les cloches de type A. En effet, le support de mortier de 50 millimètres n'a pas encore été fabriqué et les nouvelles lunettes de vision ne sont pas non plus sorties. Enfin, certaines cloches destinées à l'observation lointaine sont percées au-dessus, comme celles du type A, pour recevoir un périscope.
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Remplaçant des caponnières, le coffre de contrescarpe est un organe de flanquement du fossé d'un fort. Intégré à la contrescarpe du fossé, et situé aux saillants d'un fort, il peut être simple ou double tirant ainsi dans une ou deux parties du fossé. Le plus souvent mais pas nécessairement, le coffre de contrescarpe est relié au reste du fort par une galerie passant sous le fossé. Sa position avancée vers l'ennemi, le rend vulnérable au travail de sape, il est ainsi, fréquemment, le point de départ pour des galeries de contre-mines.
- Synonyms: Coffres de contrescarpe

- Synonyms: Contre-gardes
Répondre par un tir d'artillerie à une attaque d'artillerie.
Talus du fossé regardant la place et faisant face au rempart. Dans la fortification moderne, on l'a revêtue d'un mur de soutènement. L'organisation de la contrescarpe donne naissance au chemin couvert et au glacis.
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- Synonyms: Contrescarpes
Grosse pierre, pièce de bois ou de fer mise en saillie sur un mur et servant à supporter une poutre, une corniche ou un encorbellement.
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- Synonyms: Corbeaux
Le cordon est une moulure de forme semi-circulaire (ou rectangulaire pour les fortifications du XIXe siècle) en saillie située sur la partie haute de l'escarpe ou de la contrescarpe.
Le cordon est destiné à dévier les eaux de pluie et à rendre plus difficile l'escalade. À l'origine, le cordon séparait le mur d'escarpe vertical du mur de base taluté. Au cours du temps il fut remonté progressivement jusqu'à la base des parapets.
Au-dessus du cordon se trouve la tablette.
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- Synonyms: Cordons
Un corps de garde est une construction militaire servant à protéger l'entrée d'une fortification, et souvent située au-dessus de l'unique accès à une place fortifiée. De cette pièce, les gardes pouvaient baisser la herse et lâcher des pierres ou décocher des flèches par les assommoirs sur les assaillants. Le pont-levis était en général actionné d'une autre pièce isolée, la surveillance de la porte d'entrée étant partagée entre deux équipes dans le but de diminuer les risques de trahison.
Sous l'Ancien Régime, un corps de garde est aussi un bâtiment destiné à abriter les soldats chargés de surveiller un espace stratégique militaire (porte, arsenal, bastion, ou batterie). C'est un type d'architecture militaire qui se développe en France au XVIIIe siècle.
À une époque où l'armée était garante de l'ordre public, le corps de garde servait également de poste de police.
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Mur de fortification continue entre deux tours ou deux bastions. Une enceinte est une alternance de courtines et de points forts (bastions ou tours).
- Synonyms: Courtines
Ouvrage de fortification du XVIIIe siècle comparable à la braie remparée de la fortification médiévale. Remplacée par la contre-garde.
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- Synonyms: Couvre-faces
Ouverture réservée au-dessus d'un parapet entre deux merlons. Le crénelage est une succession de créneaux et de merlons, les défenseurs pouvant ainsi tirer et se mettre à couvert. Dans la fortification moderne, on appelle créneaux, les ouvertures de tir verticales ou horizontales (exemple, les créneaux de fusillade des fortifications du XIXe siècle).
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- Synonyms: Créneaux
Dans le Laonnois et le Soisonnais, on appelle "creutes" ou "boves" les multiples cavités creusées depuis des siècles dans les épaisses couches de calcaire des collines de ces territoires. Ces carrières exploitées pour la construction de maisons et d'édifices publics ou culturels ont servis parfois dès le Moyen-âge et souvent jusqu'au début du XXe siècle. Durant la Première Guerre mondiale, les creutes peuvent servir d'abris ou de cantonnement aux combattants. Tout un aménagement intérieur y fut implanté par les différentes armées : dortoirs, postes de commandement, infirmeries, chapelles, etc. et parfois des installations électriques et téléphoniques. Combattants français, allemands, britanniques et américains y laissèrent graffiti, sculptures et bas-reliefs. Les creutes ne sont généralement pas accessibles au public. Seuls l'Espace muséographique de la Caverne du Dragon aménagé dans une creute et la Carrière de Rouge-Maison peuvent être visités.
Un site dédié à la guerre souterraine et à ses vestiges : ici et un site sur les carrières et la Première Guerre mondiale : ici.
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- Synonyms: Creutes
Dans une fortification, une cunette est un canal large de 6 mètres à 7 mètres et profond d'environ 2 mètres que l'on pratique dans le fond d'un fossé sec de fortification pour en faire écouler l'eau, ou pour en mieux disputer le passage à l'ennemi.
Canal de fond d'une fortification. [caption id="attachment_15490" align="aligncenter" width="640"]
Il s'agit d'un obstacle métallique allemand de la seconde guerre mondiale à vocation antichar ou "Hemmkurven". La pièce principale, un rail de chemin de fer courbé de manière à ce que sa concavité soit orientée vers le haut et vers l'avant, est supportée par un jambage triangulaire auquel il est fixé par des rivets. La longueur de l'ensemble est de 6,40 mètres, sa largeur au sol de 1,40 mètre et sa hauteur de 2,40 mètres. Chaque pièce dont la forme rappelle, toutes proportions gardées, les rampes de lancement des VI, pèse environ 2,84 tonnes. Reliées les unes aux autres elles pouvaient soit former un barrage continu, soit être réunies par petits groupes, soit même, comme sur les plages, être isolées.
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