Le glossaire

Le glossaire technique de Fortification et Mémoire, dans lequel sont expliqués certains termes contenus dans les articles.

Vous pouvez, en complément de celui-ci, consulter le glossaire illustré « typé » Vauban du site du centre de ressources pour la gestion du patrimoine fortifié : ici.

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Accès - 

Point d'entrée dans un ouvrage, une forteresse ou une citadelle, qui par nature et par fonction demeure un point sensible. Outre les portes, herses et ponts-levis, on y construit des "dehors" avec chicanes et embrasures pour assurer le flanquement réciproque.

[caption id="attachment_9562" align="aligncenter" width="584"] Citadelle_de_Besançon, le front Saint-Étienne. Premier ouvrage au contact de l’assaillant, commandant l’accès à la citadelle, la demi-lune est composée de deux étages de feux donnant sur la ville. En arrière, deux demi-bastions à flancs retirés et à orillons sont reliés par une courtine au milieu de laquelle est située le pavillon central. Tous deux ont conservé leurs échauguettes aux saillants permettant de contrôler à la fois le fossé d’accès à la citadelle et la vallée du Doubs de part et d’autre.[/caption]
Affût - 

Assemblage, en bois puis en métal, supportant le tube d'une arme à feu lourde, au moins lors du tir.


- Synonyms: Affûts
Angle  - 

Angle flanquant : angle par lequel le flanc d'un bastion se rattache à la courtine.

Angle flanqué : angle formé par les deux faces d'un saillant et qui en constitue "la pointe".

Angle mort : zone non atteinte par les projectiles des tirs directs; leur trajectoire étant rectiligne, l'assaillant se met à l'abri dans un angle mort avant un assaut, pour entreprendre une sape ou un fourneau de mine; le défenseur doit s'assurer de n'en laisser aucun.


- Synonyms: Angles
Apparaux -  Matériels nécessaires aux manœuvres des canons.  
- Synonyms: Apparaux
Appareil - 

Technique pour tailler, disposer, dresser et assembler les blocs de pierre constituant un ensemble maçonné. Suivant la manière dont les pierres sont agencées, on distingue appareil irrégulier ou régulier, polygonal, en arête de poisson, en carreaux et boutisses, en moellons dressés et en pierres de taille.

Dans le cas d'un parement en pierres de taille, on parle de : petit appareil pour des blocs ne dépassant pas 20 centimètres de hauteur, de moyen appareil pour des blocs variant entre 20 et 35 centimètres, de grand appareil pour des blocs pouvant atteindre jusqu'à 5 mètres de hauteur.

Archet -  En architecture signifie : partie d'un mur en arc de cercle.
Ardillon - 

Petit piquet aiguisé dépassant du sol de presque 25 centimètres. Il se présente comme la version contemporaine du stimuli des Romains (entre autres). Les ardillons disposés entre les piquets de réseaux, qui servaient de point d'ancrage au barbelé, étaient également des obstacles particulièrement dangereux. Ils sont maintenant souvent invisibles, cachés par les herbes, mais peuvent occasionner de graves blessures aux promeneurs inattentifs.

[caption id="attachment_9555" align="aligncenter" width="159"] Deux ardillons.[/caption]

- Synonyms: Ardillons
Armée de secours - 

Dans tous les sièges, une armée de secours est attendue dans les trois mois afin qu'elle débloque de l'extérieur les assiégés malgré la ligne de circonvallation et puisse faire pénétrer dans la place forte assiégée : renfort, munitions et vivres par la porte dite « du secours ».


- Synonyms: Armées de secours
Arsenal - 

Dans le sens premier du terme, un arsenal est un établissement militaire, qui peut être « royal » ou « national », un lieu où l'on construit, entretient, répare et préserve les navires de guerre et où leurs équipements et avitaillements sont assurés. Dans un sens moderne datant du XVIIe siècle, en dehors de toute référence exclusive au monde maritime, l'arsenal désigne un lieu de fabrication des armes et des munitions. Il indique par extension au siècle suivant un dépôt de matériel militaire et d'armes, ou, de façon triviale, une grande quantité d'armes.


- Synonyms: Arsenaux
Avant-cuirasse - 

Dans la fortification bétonnée et cuirassée (après 1885), il s'agit de l'anneau en fonte dure isolant la tourelle du massif de maçonnerie où elle est emboîtée ; cela afin d'éviter que la maçonnerie désintégrée par les coups de proximité ne coince la tourelle.


- Synonyms: Avant-cuirasses
Bandeau - 

Assise de pierre saillante, à profil rectangulaire ou arrondi, formant une bande horizontale continue le long d'un mur, destinée à protéger le mur du ruissellement des eaux de pluie. Pourtournant horizontalement un édifice, il est souvent employé pour en marquer les différents étages.


- Synonyms: Bandeaux
Banquette - 

D'infanterie ou d'artillerie, se sont des élévations de terre ou de gazon au-dessus du terre plein. Le défenseur monte (ou s'allonge) sur la banquette pour tirer à couvert par dessus le parapet d'un bastion, d'une courtine ou du revers d'une tranchée. Permet à l'artillerie de tirer "à barbette".

Capture


- Synonyms: Banquettes
Barbacane - 

Le terme barbacane désignait pendant le Moyen Âge un ouvrage de fortification avancé qui protégeait un passage, une porte ou poterne, et qui permettait à la garnison d'une forteresse de se réunir sur un point saillant à couvert, pour faire des sorties, pour protéger une retraite ou l'introduction d'un corps de secours.

Les armées qui campaient avaient le soin d'élever devant les entrées des camps de vastes barbacanes, qui permettaient aux troupes de combiner leurs mouvements d'attaque, de retraite ou de défense. Au moment d'un siège, en dehors des murs des forteresses, on élevait souvent des barbacanes, qui n'étaient que des ouvrages temporaires, et dans lesquels on logeait un surcroît de garnison. Mais, le plus souvent, les barbacanes étaient des ouvrages à demeure autour des forteresses bien munies.

Dans la fortification bastionnée, la barbacane prend le nom de ravelin.

[caption id="attachment_9614" align="aligncenter" width="384"] Carcassonne, la barbacane d'entrée vue du chemin de ronde du château, au fond la cité et la porte Narbonnaise.[/caption]

- Synonyms: Barbacanes
Barbelé - 

Le mot barbelé vient de l'ancien français barbele qui désignait des objets hérissés de pointes (probablement issu du mot barbe). Appelé aussi ronce artificielle ou barbelé, c'est une forme de fil de fer fabriqué de sorte à être piquant avec des pointes ou des angles parfois coupants disposés à intervalle régulier. Le fil barbelé a été beaucoup utilisé sur les champs de bataille. Déroulé et déposé simplement sur le terrain, il freine la progression des soldats, qui peuvent même s'y emmêler. Dans ce cas, le fil est composé de lames coupantes. Le 24 novembre 1874, l’Américain Joseph Glidden de DeKalb (Illinois), déposa le brevet du fil de fer barbelé le plus répandu et construisit la première machine capable de le produire en grande quantité.


- Synonyms: Barbelés
Barbette -  C'est la manière de tirer au-dessus d'un parapet remparé dépourvu d'embrasures, de créneaux ou de meurtrières, plus qu'un terme d'architecture militaire. On peut toutefois appeler ainsi la surélévation du terre-plein d'un ouvrage fortifié.

En artillerie, une barbette est un blindage complet entourant une arme et ses servants. Il s'agit d'un mur de blindage fixe, en forme de cône, sur le pont d'un navire de guerre, en débord, ou en porte à faux, sur la coque, au fuselage d'un avion ou au bâti d'une fortification. L'arme y est montée sur un pivot et l'opérateur tourne avec elle. Pour des raisons évidentes, la barbette est à ciel ouvert, afin de laisser à l'arme un débattement optimal.

La formule de la barbette, testée à la fin du XIXe siècle siècle, fut abandonnée au profit de la tourelle, plus maniable et offrant une meilleure protection.

Bastille - 

Ouvrage extérieur placé en avant d'une fortification pour en défendre les accès; la bastille se distingue de la barbacane par son plan fermé et par la présence d'une garnison propre.


- Synonyms: Bastilles
Bastion - 

Son invention au début du XVIe siècle est une réponse au développement de l'artillerie et de l'emploi des mines. On attribue les premiers essais de construction de fortifications bastionnées à Francesco di Giorgio Martini.

Les premières applications en France peuvent se voir à Navarrenx, alors en Navarre, à Saint-Paul-de-Vence et à Montreuil-sur-Mer dont les remparts ont été construits, le premier, à partir de 1540 sur les plans de Fabricio Siciliano et le second, en 1544, sur ceux de Jean de Renaud de Saint-Rémy. En 1585, l'ingénieur italien Aurelio Pasini fit ériger des fortifications à Vitry-le-François.

Sa forme est pentagonale, avec deux faces vers l'ennemi, deux flancs fournissant les feux de flanquement sur la courtine et la gorge vers le corps de place. Les flancs étaient de deux types, droits ou courbes avec des orillons. Le bastion pouvait être plein et coiffé d'un cavalier, une plateforme surélevée, elle aussi pentagonale, où se positionnait l'artillerie à longue portée. Les bastions alternaient avec des ouvrages avancés, les demi-lunes et tenailles qui croisaient leur feux avec ceux des bastions, dessinant un plan général en étoile. Les angles des bastions étaient souvent équipés d'une échauguette pour les sentinelles du fort.

À son origine, le bastion était lié au corps de la fortification principale et la chute de l'un d'entre eux signifiait le plus souvent la chute du fort. Vauban innova en le transformant en ouvrage détaché, qu'il nomma contre-garde. La tour bastionnée qui le remplaçait sur le corps de place permettait alors de tirer avec de l'artillerie, sur l'arrière du bastion, après sa capture, ce qui rendait la tâche de l'assaillant encore plus compliquée. La gorge des bastions est soit ouverte, fermée ou remparée. Le bastion est plein quand son terre-plein est au niveau des courtines, vide lorsque son terre-plein est en contrebas de ce niveau. Le bastion peut être défendu par plusieurs casemates.

[caption id="attachment_9624" align="aligncenter" width="932"]Capture Saint Martin de Ré. Les demi-lunes, îlots triangulaires également entourés par le fossé, une à gauche (43) et une à droite (42), en avant garde. Trois bastions triangulaires (29/30/31), ayant aux extrémités latérales un orillon masquant trois embrasures (dont les canons, invisibles de l'attaquant, balayaient le fossé de leurs boulets et mitraille) relié aux bastions voisins par la courtine.[/caption]


- Synonyms: Bastions
Batardeau - 

Le batardeau est, dans la fortification, un massif de maçonnerie qui traverse toute la largeur du fossé : on le place ordinairement vis-à-vis les angles saillants des bastions et des demi-lunes, et sur le prolongement des capitales de ces ouvrages.

On fait des batardeaux dans les fossés d'une place, pour en retenir l'eau et empêcher qu'elle ne s'écoule par les endroits du fossé qui se trouvent plus bas que les autres.

Pour qu'un batardeau soit bon et solide, il doit avoir depuis 15 pieds jusqu'à 18 pieds d'épaisseur. On le construit vis-à-vis les angles saillants des ouvrages de la fortification; parce que dans tout autre endroit il pourrait servir de couvert à l'ennemi dans le passage du fossé contre le feu de la place. Sa partie supérieure forme une espèce de toit en dos d'âne, elle se nomme la cape du batardeau. On construit sur le milieu de la cape une petite tour d'environ 6 ou 7 pieds de hauteur et d'autant de diamètre; elle sert à empêcher qu'on marche sur la cape.

[caption id="attachment_9604" align="aligncenter" width="400"]12650650 Batardeau sur une écluse à Gravelines.[/caption]

- Synonyms: Batardeaux
Batterie - 

Groupement de pièces d'artillerie installées tant pour l'attaque que pour la défense. A l'origine, la batterie se composait d'une terre-plein où les pièces étaient alignées sur des plate-formes derrière une masse couvrante, appelée épaulement ou coffre et précédée d'un fossé creusé surtout pour fournir la terre nécessaire. Si elle constitue un petit ouvrage à ciel ouvert, c'est la batterie casematée. Certains de ces ouvrages prennent la forme de tours, comme les tours anglaises Martello. Les batteries cuirassées sont des ouvrages revêtus de fer ou d'acier comme les coupoles ou tourelles des forts détachés. Jusqu'à l'avènement du canon de 75 à tir rapide, les batteries de campagne françaises étaient composées de six pièces d'artillerie avec leurs caissons à munitions et voitures de service. A partir de 1899, elles furent ramenées à quatre pièces (artillerie lourde comprise). En outre, l'artillerie lourde à grande puissance (ALGP) comme l'artillerie lourde sur voie ferrée (ALVF) n'en comportaient que deux (obusiers de 340 et 400 mm).


- Synonyms: Batteries
Berme - 

Passage étroit séparant une tranchée des terres de déblai provenant de son creusement. En fortification, espace ménagé entre entre l'escarpe du fossé et le pied du rempart. La berne permet de circuler autour de l'ouvrage et empêche que ne les éboulements provoqués par un bombardement ne comblent le fossé. Dans la fortification bastionnée, espace ménagé entre le pied du talus extérieur et le sommet du mur d'escarpe. Il sert à reporter en arrière le poids des terres et empêche qu'elles ne se déversent dans le fossé.


- Synonyms: Bermes
Berme - 

Petit espace ménagé entre le pied d'un rempart, d'un parapet et un fossé, une tranchée, pour éviter les éboulements ou servir de retraite ou chemin, passage entre une levée et un canal, un fossé, le long d'une route.


- Synonyms: Bermes
Bloc - 

Ouvrage bétonné placé à l'extrémité d'un rayon du "fort palmé" de la ligne Maginot, soit casemate, soit tourelle, voire les deux à la fois. Il peut être d'observation, d'artillerie ou d'infanterie, d'entrée (hommes et/ou munitions).

Les entrées des ouvrages de la ligne Maginot sont les blocs des ouvrages par lesquels les personnels de défense et de maintenance peuvent s'introduire ou sortir, ainsi que le matériel et ravitaillement. Elles sont adaptées aux besoins potentiels de l'ouvrage, tout en étant en principe infranchissables par les forces ennemies.

Les blocs de combat de la ligne Maginot sont les éléments qui, abritant mitrailleuses et canons guidés par des observatoires, assurent la fonction combattante des ouvrages.

[caption id="attachment_9545" align="aligncenter" width="300"] Le bloc entrée des munitions de l'ouvrage de Schœnenbourg.[/caption]

- Synonyms: Blocs
Bombe (sous Vauban) - 

Les premières bombes ont été réalisées dans les États allemands, mais c'est Jean Bureau, grand maître de l'artillerie de Charles VII, qui en perfectionnera la fabrication. Les premières seront utilisées en 1452 au siège de Bordeaux. Elles sont constituées par deux hémisphères de métal reliés après remplissage de poudre noire ; on les amorcera initialement avec une simple mèche de soufre et de salpêtre.

Sous Louis XIV, il s'agit d'un projectile explosif tiré par un mortier, ayant une trajectoire courbe permettant d'atteindre l'intérieur d'une place. C'est un arme imprécise au tir lent de trois coups par heure et de poids énorme.

[caption id="attachment_9543" align="aligncenter" width="197"] Diderot et D'Alembert Gravure originale de Robert Bénard (1734-1777) . "Art Militaire, Fortification. Planche VII - Le pointage du canon, compas, mortier, bombe".[/caption]

- Synonyms: Bombes
Bonnette - 

Type de bastion sommaire de deux faces en forme de V, avec parapet et palissade au devant, construit lors d’un siège. La bonnette est un ouvrage très bas, construit à l’extrémité des angles saillants et rentrants d’un glacis dont elle défend les approches. C'est aussi l'exhaussement du parapet à l'angle d'un ouvrage à l'aide de sacs ou d'amas de terre pour pourvoir tirer à couvert sur les banquettes.


- Synonyms: Bonettes
Bossage - 

Saillie brute ou façonnée (bombée ou demi-sphérique) donnée à la partie visible des blocs composant certains murs appareillés. Cette taille de la pierre (déjà employée par les Croisés) outre, de donner au mur un motif décoratif en relief présente la particularité d'être très résistante aux divers projectiles, tout en les empêchant de ricocher. Employé uniquement dans l'architecture militaire jusqu'au XVe siècle. Le bossage devient décoratif à partir du XVIe siècle, on parle alors de bossage vermiculé à table saillante, en pointe de diamant. Voir aussi : http://bossage.e-monsite.com/pages/pages-masquees/le-bossage.html

[caption id="attachment_9541" align="aligncenter" width="300"]porte-saint-jean Le bossage rustique de la porte Saint Jean des remparts de Provins.[/caption]
Boulevard - 

Dans les fortifications, le boulevard est un terre-plein à l'extérieur du corps de place, rempart élevé en terre gazonnée en avant d'une fortification antérieure non prévue pour le tir au canon. Il passe ensuite à l'état de terrassement permanent revêtu de pierre ou de maçonnerie épaisse, défendu par des fossés, des batteries couvertes et à barbette. Le boulevard devient alors la principale défense des places, il protège les anciens murs, forme un saillant considérable et n'est relié à l'ensemble de la forteresse que par des lignes étendues. Au XVIe siècle, le mot italien baluardo, boulevard, désigne un bastion, une rondelle, un bastillon ou un cavalier. Les promenades plantées d'arbres remplaçant les anciennes fortifications remplaçant les anciennes fortifications ont gardé le nom de boulevards.

[caption id="attachment_9594" align="aligncenter" width="349"] Boulevard devant le château de Saumur.[/caption]

- Synonyms: Boulevards
Boyau -  Fossé en zigzag édifié dès l'apparition de l'arquebuse (début du XVIe siècle). Il permet des mouvements de troupe et le ravitaillement de l'arrière à la première ligne sans être (trop) exposé au tir ou à la vue de l'ennemi. [caption id="attachment_9649" align="aligncenter" width="506"] Guerre 1914-1918. Organisation du terrain.[/caption] e  
- Synonyms: Boyaux
Braie - 

Ceinture de fortes palissades ou de maçonnerie que les ingénieurs du XVIe siècle construisaient en avant de l'enceinte d'une place pour en couvrir le pied contre les batteries de l'ennemi. Cependant les braies n'étaient pas toujours de fortes constructions, elles étaient même parfois des levées de terre.

 
Bretèche - 

Une bretèche est un petit avant-corps rectangulaire ou à pans coupés, plaqué en encorbellement sur un mur fortifié au Moyen Âge (mur de château fort, forteresse, ville, ferme, manoir ou église fortifiés), défendant par un flanquement vertical la base de la muraille (bretèche de façade), une ouverture dans ce mur (porte, poterne) ou un angle (bretèche d'angle).

Avec le déclin des éléments défensifs de l'architecture militaire au Moyen Âge au XVe siècle, la bretèche prend une fonction décorative (fausse bretèche).

[caption id="attachment_9588" align="aligncenter" width="200"] Bretèche du château de Beynac.[/caption]


- Synonyms: Bretèches
Bunker - 

De l’allemand Bunker, lui-même emprunté, au XIXe siècle, à l’anglais bunker au sens de « entrepôt à charbon dans une usine, soute à charbon dans un navire. ». Le bunker devient la « soute où dorment les marins » puis « soute » puis « entrepôt », réemprunté à l’allemand au sens militaire. Il désigne une soute, une casemate ou un réduit fortifié bétonné. Il est plus particulièrement employé dans la ligne fortifiée Siegfried et le Mur de l'Atlantique. Le bunker est souvent profondément enterré et puissamment bétonné. En français, il fait double emploi avec blockhaus et peut pratiquement toujours être rendu par casemate ou fortin.


- Synonyms: Bunkers
Calibre - 

Le calibre d'une arme à feu désigne le plus souvent le plus grand diamètre de ses projectiles, mais aussi parfois celui du canon. Dans le cas des canons rayés il est alors mesuré soit au plus profond (gorge) soit au sommet (crête) des rayures.

Camouflet - 

Camouflet est un terme du génie militaire désignant une charge d'explosif destinée à détruire une galerie ennemie, ou à neutraliser la mine préparée par les sapeurs ennemis. La charge est mesurée et prévue pour ne pas déboucher en surface ou détruire les ouvrages amis.

Pendant la Première Guerre mondiale, la plupart des camouflets se posaient grâce à des sondes avancées par des perforatrices. Certains étaient creusés d'avance et « jouaient » lorsque les travaux ennemis étaient censés s'en approcher. D'autres étaient destinés au déclenchement prématuré des charges ennemies ou pour répandre des gaz toxiques dans leurs galeries.

Distinction entre les divers types de mines

Les camouflets appartiennent à la famille des mines, utilisées pour les travaux de sape ; il en existe trois sortes, en fonction de la puissance croissante de leurs effets :

  • le camouflet, petit fourneau de mine destiné seulement à détruire une galerie souterraine adverse et ne produisant pas d’entonnoir. Pour cela, il suffit de réaliser un simple forage à l'aide d'une barre à mine, et de garnir alors le fond de poudre ;
  • la mine ordinaire, une charge de poudre utilisée dans le cadre d'un travail de sape ;
  • et le « globe de compression », synonyme de fourneau surchargé.

Le camouflet fait donc appel à une très faible charge de poudre (fourneau « sous chargé »), ne produisant pas d'entonnoir, et souvent utilisé pour neutraliser la mine de l'ennemi. Pour cela, dès que le bruit révèle que l'ennemi est en train de poser une mine, on aura recours à un camouflet, que l'on met en place du côté du mineur ennemi, et que l'on fait exploser lorsque l'on juge ne plus être séparé de la mine ennemie que de 2 mètres à 4 mètres, de façon à retourner sa mine contre lui.

Cannonière - 

Avec l'apparition des armes à feu, on transforme ou on remplace progressivement les meurtrières et les archères par des canonnières, afin de tirer avec les premières bombardes à main ou couleuvrines.

[caption id="attachment_9592" align="aligncenter" width="200"] Canonnière au château de Caen.[/caption]

- Synonyms: Canonnières
Capitale - 

Axe principal d'un ouvrage. C'est une ligne passant successivement par les saillants d'un ouvrage et de son chemin couvert, qui dans un ouvrage régulier en constitue la bissectrice. La capitale d'une tour est perpendiculaire à sa gorge. La capitale d'un bastion est la bissectrice d'un angle saillant.

Capture


- Synonyms: Capitales
Caponnière - 

Dans la fortification médiévale

Apparue au milieu du XVe siècle sous la dénomination initiale de moineau puis de caponnière à peine cinquante plus tard, la caponnière « première définition » était une alternative aux tours médiévales. Sa conception avait été stimulée par les constants progrès de l'artillerie à poudre auxquels les ingénieurs militaires se devaient d'apporter rapidement des parades efficaces. On constata à cette époque que le franchissement du fossé constituait une des phases les plus cruciales d'un siège et qu'un fossé intelligemment conçu et bien défendu pouvait constituer, à moindres frais, un obstacle redoutable. Plus limitées dans leur usage tactique (puisqu'elles ne servaient qu'à la défense le fossé) mais bien moins coûteuses à construire que les grosses tours d'artillerie qu'on édifiait également à cette époque, les caponnières étaient des petits ouvrages bas, implantés en fond de fossé et recouverts d'une épaisse et massive toiture en maçonnerie posée sur voûtes et faisant office de blindage supérieur. La caponnière de la fin du Moyen Âge abritait une ou plusieurs casemates (chambres de tir voutées) permettant de faire feu avec des armes à feu portatives ou des pièces d'artillerie de petit calibre (en effet, de l'utilisation de pièce de gros calibre aurait causé de trop importants dégagements de fumées de tir, très toxiques, qui auraient rendu les casemates intenables après quelques tirs) Remplaçant les tours traditionnelles, les caponnières permettaient aux défenseurs d'une place forte de fournir des tirs de flanquement (c'est-à-dire parallèles aux courtines) tout en étant relativement à l'abri des projectiles de l'artillerie assiégeante. En effet, contrairement aux tours que leur hauteur et leur masse rendait désormais vulnérables aux canons des assaillants, les caponnières avaient l'avantage d'être défilées, c'est-à-dire d'être à l'abri des coups directs de l'artillerie de siège. Les exemples de moineaux/caponnières de cette époque subsistant encore sur notre territoire sont rares. Citons donc parmi les plus intéressants que l'on puisse observer: les exceptionnelles caponnières du petit château de Bridoré (Indre-et-Loire), le magnifique moineau à deux niveaux situé dans le grand fossé du château de Bonaguil (Lot-et-Garonne), les caponnières semi-souterraines érigées en travers du fossé du fort de Salses (fin du XVe siècle, Pyrénées-Orientales) ainsi que la caponnière des fortifications de Metz implantée juste en bordure de la rivière Seille, au pied d'une portion de l'enceinte urbaine qui fut remparée à la même époque. L'une des canonnières de cet ouvrage messin est remarquable puisqu'elle présente, sur sa face externe, une sculpture obscène censée narguer l'ennemi: un soldat, penché vers l'avant et culotte baissée sur les chevilles, présente son postérieur à l'assaillant qu'il observe avec la tête à l'envers entre ses jambes, l'anus de ce personnage n'étant autre que… l'orifice circulaire de la canonnière ! Cette curieuse sculpture du XVe siècle est d'ailleurs réputée être à l'origine d'une célèbre chanson de corps de garde intitulée L'Artilleur de Metz. Hors de France, il faut mentionner les remarquables caponnières implantées au pied de l'énorme tour d'artillerie du XVe siècle - appelée fort Munot - à Schaffhouse (Schaffhausen) en Suisse.

[caption id="attachment_10252" align="aligncenter" width="300"] La caponnière Dex, des remparts médiévaux de Metz.[/caption]

Dans la fortification bastionnée

C'est un passage de trois mètres de largeur en moyenne, semi-enterré mais non recouvert, situé au fond du fossé et permettant, à partir d'une poterne débouchant au pied de la courtine, de joindre le corps de place à un ouvrage extérieur, une demi-lune ou une lunette par exemple. Sur toute sa longueur, la caponnière est bordée à droite et à gauche, d'un parapet (en terre ou en maçonnerie) permettant de fournir des feux d'infanterie de part et d'autre de ce passage et, partant, d'interdire à l'assiégeant de circuler librement au fond du fossé dans le cas où celui-ci serait parvenu à y descendre. Par extension, le terme caponnière fut attribué à tout passage protégé assurant une liaison entre deux ouvrages, fut-il semi-enterré en fond de fossé ou pas (voir la photo de droite montrant une caponnière à Colmar, qui n'est pas située dans le fond d'un fossé).

Dans la fortification polygonale

Remplaçant dès le milieu du XIXe siècle les bastions classiques devenus trop vulnérables aux obus de l'artillerie rayée, on désigna à cette époque sous le terme de "caponnières" des ouvrages de fortification accolés au corps de place qui servaient à défendre le fossé par des tirs de flanquement donnés au moyen d'armes à feu individuelles ou avec de la très petite artillerie conçue spécifiquement pour cet usage (comme le canon-revolver Hotchkiss par exemple) La caponnière du XIXe siècle est donc une véritable réminiscence du moineau médiéval ! La caponnière contemporaine n'est jamais plus haute que l'escarpe du corps de place (elle est même souvent plus basse) afin d'être défilée aux coups directs de l'assaillant. Elle peut être simple ou double, selon qu'elle défend un ou deux fossés. Dans ce dernier cas, cela implique qu'elle est nécessairement située à un angle du fort afin de pouvoir prendre en enfilade deux fossés convergents. Les caponnières du XIXe siècle furent aussi fréquemment implantées près des entrées des forts afin de défendre celles-ci. Certains forts -comme le fort de Marre à Verdun- avaient même leur entrée principale située dans une grosse caponnière, à l'instar de ce que fut le concept des tours-portes dans la fortification du Moyen Âge ! Les moyens d'attaque rivalisant sans cesse d'ingéniosité avec ceux de la défense -laquelle devait s'adapter pour résister- on constate que l'histoire de la fortification à travers les siècles n'est qu'une suite d'innovations intéressantes qui furent ensuite abandonnées pour être ressuscitées quelques siècles plus tard sous une forme modernisée…

Le pied des caponnières était entouré d'une cunette (un petit fossé, donc lui-même creusé dans le fond du fossé principal) sèche ou remplie d'eau. L'approche des caponnières et le franchissement de leur cunette était défendu par des créneaux de pied, sortes longues de meurtrières horizontales -une version modernisée du vieux mâchicoulis médiéval- percées dans la courtine sous la protection d'un arc de maçonnerie surbaissé et bandé entre des contreforts. Ces créneaux de pied permettaient aux défenseurs de tirer au fusil selon un angle de 45 degrés ou quasiment verticalement.

Trop exposées aux tirs courbes de l'artillerie rayée lançant désormais de redoutables obus bourrés d'explosif brisant et non plus de poudre noire, les caponnières furent délaissées à partir des dernières années du XIXe siècle au profit des coffres de contre-escarpe. C'est ainsi que les derniers forts du système Serré de Rivières qui furent édifiés ne possédaient plus de caponnières mais des coffres de contrescarpe bétonnés, profondément enfouis sous le glacis et qui permettaient de donner des feux de revers dans le fossé ceinturant le fort.

[caption id="attachment_9634" align="aligncenter" width="300"] Caponnière double au fort de Condé.[/caption]

- Synonyms: Caponnières
Caronade ou Carronade - 

Une caronade ou carronade est une pièce d'artillerie courte développée par la fonderie écossaise Carron à partir de 1779. Elle est mise en service sur tous les navires de la Royal Navy trois années après les essais sur le HMS Duke (vaisseau de 2e rang de 90 canons). Les carronades n'étaient pas comptées dans le nombre de canons d'un vaisseau mais pouvaient constituer l'armement principal d'une frégate ou d'un brick.

Par le biais de l'espionnage et des échanges techniques, la France, qui a pu constater à ses dépens l'efficacité de cette nouvelle arme à tir rapide pendant la guerre d'indépendance des États-Unis, mène des études à partir de 1786 (frères Perrier, fonderie et forge de canons d’Indret, en aval de Nantes) et développe ses propres modèles de carronades à partir de 1795.

[caption id="attachment_9560" align="aligncenter" width="300"]1280px-68carronade 68 livres British naval caronade, avec transport de curseur, sur le HMS Victory.[/caption]

- Synonyms: caronades, carronades
Casemate - 

Une casemate, également appelée bunker ou blockhaus, est un local, souvent partiellement enterré, d'une fortification, d'un fort voire d'une tranchée, qui est à l'épreuve des tirs ennemis. On peut classer les casemates en deux catégories : les casemates passives destinées à abriter la troupe ou du matériel, comme, dans un casernement de fort Séré de Rivières ou dans le Führerbunker, le bunker protégeant Hitler des ennemis et des tirs d'obus, et les casemates actives protégeant ainsi des organes de tir (casemate d'artillerie ou d'infanterie).

Par extension, dans la Ligne Maginot et les fortifications du XXe siècle, une casemate peut être une construction isolée mais de taille assez importante.

[caption id="attachment_9628" align="aligncenter" width="584"] La casemate de Dambach.[/caption]

- Synonyms: Casemates
Casemate - 

Local fortifié au moyen d'une voûte protectrice contre le tir vertical au moment où l'artillerie prit de l'importance. Préconisée par Galasso Alghisi en 1570. En France, on trouve une casemate dans les défenses du château de Bonaguil (1520-1530) et Vauban en a exécuté à Besançon en 1677. Ce sont des chambres voûtées à l'épreuve de l'artillerie, aménagées dans le rempart et comportant une embrasure permettant au canon de tirer. La tour casematée flanquante de Vauban annonce les casemates étagées à canons de Montalembert. À ces casemates dites actives, s'ajoutent des casemates passives (sans effet sur la défense) à usage de caserne ou de magasin.

Casemate Haxo : du nom du général qui réorganisa l'École de fortification de Metz (1830). Les pièces d'artillerie sont abritées dans des casemates frontales (comme celles de Montalembert) dont l'embrasure très large (minimum 1 mètre par 0,80 mètre) sont recouvertes d'une voûte en maçonnerie et d'une couche de terre. Son chef-d'œuvre se situe à Grenoble au sommet de la Bastille (casemates construites de 1824 à 1835).

Dessin d'une casemate Haxo.Casemates de Haxo du fort Nelson (Canada).

Casemate cuirassée : en 1865, le capitaine du Génie de l'armée prussienne Schumman renforce la casemate Haxo en remplaçant les menuiseries par des rails et des fers en V. En France, la casemate Mougin pour un canon de 138 millimètres est la première casemate cuirassée que la France va installer dans ses fortifications. Elle est conçue par le Commandant Mougin en 1877, d'abord en fer laminé puis en fonte.

[caption id="attachment_10836" align="aligncenter" width="300"] La casemate cuirassée en fer laminé du commandant Mougin pour canon de 138 millimètres du fort de château Lambert.[/caption]

Casemate de Bourges : inventé par le commandant du Génie Laurent, et expérimenté en 1895 au polygone de Bourges, ce type de casemate bétonnée, pour deux pièces d'artillerie (75 millimètres) tirant en flanquement par des embrasures protégées par un mur en aile, est venu renforcer certains forts et ouvrages, principalement dans la région de Verdun.

[caption id="attachment_11494" align="aligncenter" width="300"] Une des casemates de Bourges du fort d'Uxegney.[/caption]

Casemate Pamart : inventée par le capitaine Léon Pamart à Verdun. Sorte de nid de mitrailleuses porté en avant d'un ouvrage et relié à lui au moyen d'une galerie souterraine. Une cloche blindée en forme de tête d'éléphant (ou d'oiseau) surmonte la casemate. La place de Verdun, de 1916 à 1917, est dotée de nombreux exemplaires de ce type de casemate. Des casemates identiques furent utilisées plus tard, dans la ligne Maginot. 

[caption id="attachment_11495" align="aligncenter" width="300"] Une casemate Pamart.[/caption]

- Synonyms: Casemates
Caserne - 

La caserne, du latin castra, est un bâtiment spécifiquement destiné au logement des troupes. Aux XVIIe siècle et XVIIIe siècle, les soldats de l'armée française étaient « casernés » chez les habitants de leur ville de garnison. Les premières casernes ont été construite sous le règne de Louis XIV. Par règlement royal du 3 décembre 1691, on construisit des casernes pour abriter les Gardes-Françaises. C'est au début du XIXe siècle (vers 1820) que le territoire français aura assez de casernes pour loger l'ensemble des troupes.

Grand corps de logis construit ordinairement le long d'une courtine, au pied du rempart d'une place, enterrée ou recouverte de terre au centre d'un fort pour y loger les soldats et les officiers de la garnison. Quand une place forte comporte plusieurs casernes, chacune abrite la compagnie chargée de la défense d'un bastion, et chaque chambrée a en charge une pièce d'artillerie.


- Synonyms: Casernes
Cavalier - 

Ouvrage intérieur au corps de la place, inventé pour dominer les courtines de manière à y placer de l'artillerie pour augmenter leur champ de tir. Le cavalier devient un élément de la fortification bastionnée. A cause des progrès de l'artillerie, cet ouvrage, devenu trop exposé, est abandonné après 1895.

fortification-a-la-vauban-38470

- Synonyms: Cavaliers
Chambre de tir - 

Local d'un ouvrage défensif où sont placés un ou plusieurs canons.

[caption id="attachment_9647" align="aligncenter" width="584"] Une chambre de tir d'un ouvrage de la ligne Maginot.[/caption]


- Synonyms: Chambres de tir
Chemin couvert - 

Avancée de corps de place ménagée sur la contrescarpe derrière un relief de glacis, de hauteur suffisante pour permettre la circulation des défenseurs à l'abri des coups et des vues de l'ennemi. Il peut être coupé de distance en distance par des places d'armes servant aux rassemblements. Cette disposition importante dans le tracé bastionné est toujours présente dans le tracé polygonal.

Il peut être complété par :

Un avant-chemin couvert qui est un ouvrage ménagé sur la contrescarpe derrière un relief de l'avant-glacis.

Une sortie de chemin-couvert qui est une rampe douce aménagée dans le parapet du chemin couvert pour permettre de se rendre à l'extérieur, sur le glacis.

[caption id="attachment_9524" align="aligncenter" width="309"] Un chemin couvert avec ses places d'armes, ses traverses et ses escaliers (ou pas de souris).[/caption]

- Synonyms: Chemins couverts
Chéneau - 

Un chéneau est un conduit en métal (généralement en zinc), éventuellement en pierre ou en terre cuite, collectant les eaux pluviales à la base de la toiture ou entre deux versants, pour en permettre l'évacuation vers les tuyaux de descente ou les gargouilles.


- Synonyms: Chéneaux
Circonvallation (ligne de) - 

Du verbe latin circumvallo (« faire la circonvallation »), composé de circum- (« autour ») et vallum (« palissade »), littéralement « faire une palissade autour ». Tranchée à parapet, à redoutes, à place d’armes, etc., que des assiégeants font autour de leur position pour se garantir des attaques du dehors et pour empêcher qu’il n’entre du secours dans la place assiégée. Les ouvrages réalisés par Jules César lors du siège d'Alésia, ou par Vauban pour le siège de Maastricht en sont une bonne illustration.

[caption id="attachment_9535" align="aligncenter" width="300"] Sous Vauban, les lignes de circonvallation et de contrevallation.[/caption]
Citadelle - 

Le terme de citadelle peut désigner deux formes de fortifications différentes. L'acception la plus courante est la partie fortifiée d'une ville. Un assaillant qui capture la ville reste en effet dans une situation précaire tant qu'il n'a pas pris la citadelle, exposé à des sorties des défenseurs ou à des tirs d'artillerie. Parce qu'elle est naturellement l'endroit où siège la garnison et parfois l'autorité politique, elle peut également avoir un rôle dissuasif pour éviter des révoltes. Une citadelle est généralement dans la ville elle-même, mais peut aussi être en dehors si la position est plus intéressante (sur une colline par exemple).

Le mot citadelle peut aussi être utilisé en parlant d'une place forte, dans ce cas elle n'est pas l'ensemble des fortifications, mais seulement le cœur de celles-ci, la dernière ligne de défense avant la chute de la place.

La citadelle est destinée autant à protéger cette ville qu'à la contrôler. Elle sert ordinairement de caserne et d'arsenal.

[caption id="attachment_9626" align="aligncenter" width="795"] La citadelle de Lille.[/caption]

- Synonyms: Citadelles
Cloche d'arme mixte - 

Une cloche d'arme mixte modèle 1934 (cloche AM) est un équipement installé sur la ligne Maginot. Ce modèle de cuirassement est destiné à la défense rapprochée des blocs, notamment antichar. Cette cloche est équipée avec une arme mixte, composée d'un jumelage de mitrailleuses et d'un canon antichar de 25 millimètres. Le souci d'équiper de la même arme antichar les cloches déjà mises en place entraîne la modification de certaines cloches jumelage de mitrailleuses (J.M.).

Cloche d'arme mixte modèle 1934 type « B »

La lutte anti-char prenant une importance croissante avant guerre, on imagina en 1934 de développer une nouvelle cloche de défense des intervalles accueillant l'arme mixte. C'est un engin lourd et à la mécanique complexe de forme légèrement ovale. Elle est percée de deux créneaux de tir qui sont fermés par une trappe lorsque l'arme n'est pas engagée, et d'un orifice dans la toiture permettant d'engager un périscope. Elle existe en deux modèles différents qui ont les mêmes dimensions intérieures, seule variant l'épaisseur de la cuirasse.

L'arme mixte est montée sur un berceau qui permet de l'orienter selon les deux axes, le canon étant solidaire de la rotule d'acier engagée dans l'embrasure. Le berceau repose sur une plate forme circulaire tournante afin de positionner l'arme dans l'un des deux créneaux. Le tireur est assis sous l'arme et dispose d'une lunette de visée.

Elle était spécialement conçue pour les missions de flanquement des ouvrages à coute distance, mais aussi pour l'action frontale.

En 1940, soixante-quinze cloches d'arme mixte modèle 1934 « B » avaient été mises en place, dans les « nouveaux fronts » seulement.

Cloche J.M. transformée en arme mixte

Les intervalles défendus par des cloches G.F.M. et J.M. ne pouvant recevoir de canon anti-char de 47 millimètres ou de 37 millimètres car trop exiguës, on décide en 1936 de modifier un certain nombre de cloches J.M. afin de pouvoir y installer une arme mixte. Cette opération est très complexe et délicate car il faut agrandir le créneau de tir pour pouvoir y installer la rotule, obturer les deux créneaux de visée et percer l'orifice pour périscope. Il faut d'autre part étudier un nouveau berceau de support de l'arme mixte, celui de la cloche d'arme mixte modèle 1934 « B » étant trop grand pour pouvoir s'adapter à la cloche J.M. qui est plus petite.

En 1940, une dizaine de cloches J.M. seulement ont été transformées en cloches d'arme mixte.

Cloche guetteur et fusil mitrailleur - 

Une cloche guetteur et fusil-mitrailleur (cloche G.F.M.) est un équipement installé sur la ligne Maginot. Ce type de cuirassement est initialement conçu uniquement pour la surveillance et la défense rapprochée des blocs et casemates, mais il est aussi utilisé comme observatoire secondaire d'artillerie et, en raison des restrictions budgétaires, remplaça également des tourelles.

Cloche GFM type A (modèle 1929)

La cloche G.F.M. modèle 1929 (type A) est un ensemble monolithique ayant la forme d'un cylindre de 1,20 mètre de diamètre surmonté d'une calotte hémisphérique. Elle est percée de trois à cinq créneaux dont il existe quatre types différents afin de permettre une adaptation aux angles de tir et de vision de chaque site (petit modèle, petit modèle allongé, grand modèle, grand modèle en deux parties). Chaque créneau est renforcé par un cadre fixe boulonné dans lequel vient s'insérer un cadre mobile tournant selon un axe vertical. Ce cadre mobile, commun à tous les créneaux, reçoit enfin la rotule, tournant dans l'axe horizontal, qui est spécifique à chaque équipement : fusil-mitrailleur, épiscope (très petite vitre blindée de vision directe), mortier ou jumelles.

Par la suite cependant, certaines cloches ayant été utilisées comme poste d'observation lointaine pour l'artillerie et les épiscopes de créneaux ayant été estimés trop fragiles, elles furent dotées d'un périscope, après forage de la calotte.

Pour accéder au niveau des créneaux, le guetteur se plaçait sur un plancher mobile monté sur un système à crémaillère. Un tuyau était installé au centre de la cloche pour l'évacuation des étuis à cartouches qui tombaient dans un seau enfermé dans un caisson étanche. Après ventilation du caisson, on sortait le seau contenant les étuis.

[caption id="attachment_14896" align="aligncenter" width="201"]Cloche GFM type A du bloc 8 de l'ouvrage de Molvange. Cloche GFM type A du bloc 8 de l'ouvrage de Molvange.[/caption]

Cloche GFM type B (modèle 1934)

Similaire à la précédente, la cloche G.F.M. type B (modèle 1934) est cependant un peu plus large (1,30 mètres), plus épaisse et doublée intérieurement d'une tôle en acier pour protéger contre les esquilles mais, surtout, ses créneaux étaient surtout beaucoup plus robustes que ceux du type A. Il existe un petit modèle et un grand modèle. Les créneaux ne sont pas en effet pré-formés lors de la coulée de la cloche mais ils sont percés ensuite sur place. De plus, le cadre fixe boulonné sur l'embrasure a été remplacé par un bloc conique en acier qui s'encastre dans le créneau et le bloc de support articulé sur deux axes remplacé par une rotule sphérique qui reçoit l'équipement.

Cet équipement se limite d'ailleurs en 1940 au fusil-mitrailleur et à un diascope beaucoup plus robuste que l'épiscope équipant les cloches de type A. En effet, le support de mortier de 50 millimètres n'a pas encore été fabriqué et les nouvelles lunettes de vision ne sont pas non plus sorties. Enfin, certaines cloches destinées à l'observation lointaine sont percées au-dessus, comme celles du type A, pour recevoir un périscope.

[caption id="attachment_14897" align="aligncenter" width="300"]Cloche GFM type B (ouvrage de Schœnenbourg). Cloche GFM type B (ouvrage de Schœnenbourg).[/caption]  
Coffre de contrescarpe - 

Remplaçant des caponnières, le coffre de contrescarpe est un organe de flanquement du fossé d'un fort. Intégré à la contrescarpe du fossé, et situé aux saillants d'un fort, il peut être simple ou double tirant ainsi dans une ou deux parties du fossé. Le plus souvent mais pas nécessairement, le coffre de contrescarpe est relié au reste du fort par une galerie passant sous le fossé. Sa position avancée vers l'ennemi, le rend vulnérable au travail de sape, il est ainsi, fréquemment, le point de départ pour des galeries de contre-mines.

Coffre_de_Contrescarpe


- Synonyms: Coffres de contrescarpe
Contre-garde - 
Contre-garde, auparavant couvre-face, ouvrage en terre ou en maçonnerie, construit en avant d'un bastion dérivant de la fausse-braie et parallèlement à ses faces, pour le mettre à l'abri des batteries de brèche, et forcer l'ennemi à vaincre un obstacle de plus avant de toucher au corps de la place. On pouvait par ce moyen renforcer les parties faibles d'une enceinte, fortifiée.
Elle est généralement la même forme que le redan et comme lui est ouverte à la gorge. La contre-garde peut être en forme de V inversé ou de fer à cheval.
[caption id="attachment_9607" align="aligncenter" width="584"] Les termes de la fortification bastionnée.[/caption]

- Synonyms: Contre-gardes
Contrebattre - 

Répondre par un tir d'artillerie à une attaque d'artillerie.

Contrescarpe - 

Talus du fossé regardant la place et faisant face au rempart. Dans la fortification moderne, on l'a revêtue d'un mur de soutènement. L'organisation de la contrescarpe donne naissance au chemin couvert et au glacis.

[caption id="attachment_9612" align="aligncenter" width="584"] L'escarpe et la contrescarpe.[/caption]

- Synonyms: Contrescarpes
Corbeau - 

Grosse pierre, pièce de bois ou de fer mise en saillie sur un mur et servant à supporter une poutre, une corniche ou un encorbellement.

[caption id="attachment_9571" align="aligncenter" width="300"] Les corbeaux du château de Tonquedec.[/caption]

- Synonyms: Corbeaux
Cordon - 

Le cordon est une moulure de forme semi-circulaire (ou rectangulaire pour les fortifications du XIXe siècle) en saillie située sur la partie haute de l'escarpe ou de la contrescarpe.

Le cordon est destiné à dévier les eaux de pluie et à rendre plus difficile l'escalade. À l'origine, le cordon séparait le mur d'escarpe vertical du mur de base taluté. Au cours du temps il fut remonté progressivement jusqu'à la base des parapets.

Au-dessus du cordon se trouve la tablette.

[caption id="attachment_12917" align="aligncenter" width="300"] La contrescarpe à arceaux du fort de Leveau, situé à Feignies (59). Au milieu du fossé, on trouve la cunette. Sur l’escarpe, on remarque un cordon. Collection Association Sauvegarde du Fort de Leveau.[/caption]  

- Synonyms: Cordons
Corps de garde - 

Un corps de garde est une construction militaire servant à protéger l'entrée d'une fortification, et souvent située au-dessus de l'unique accès à une place fortifiée. De cette pièce, les gardes pouvaient baisser la herse et lâcher des pierres ou décocher des flèches par les assommoirs sur les assaillants. Le pont-levis était en général actionné d'une autre pièce isolée, la surveillance de la porte d'entrée étant partagée entre deux équipes dans le but de diminuer les risques de trahison.

Sous l'Ancien Régime, un corps de garde est aussi un bâtiment destiné à abriter les soldats chargés de surveiller un espace stratégique militaire (porte, arsenal, bastion, ou batterie). C'est un type d'architecture militaire qui se développe en France au XVIIIe siècle.

À une époque où l'armée était garante de l'ordre public, le corps de garde servait également de poste de police.

[caption id="attachment_10851" align="aligncenter" width="400"] Corps de garde du fort Médoc (Gironde).[/caption]
Courtine - 

Mur de fortification continue entre deux tours ou deux bastions. Une enceinte est une alternance de courtines et de points forts (bastions ou tours).


- Synonyms: Courtines
Couvre-face - 

Ouvrage de fortification du XVIIIe siècle comparable à la braie remparée de la fortification médiévale. Remplacée par la contre-garde.

[caption id="attachment_12586" align="aligncenter" width="300"] En a, un couvre-face et en b, un contre-garde.[/caption]

- Synonyms: Couvre-faces
Créneau - 

Ouverture réservée au-dessus d'un parapet entre deux merlons. Le crénelage est une succession de créneaux et de merlons, les défenseurs pouvant ainsi tirer et se mettre à couvert. Dans la fortification moderne, on appelle créneaux, les ouvertures de tir verticales ou horizontales (exemple, les créneaux de fusillade des fortifications du XIXe siècle).

[caption id="attachment_9616" align="aligncenter" width="200"] Les créneaux de fusillade de la tour de Camaret.[/caption]

- Synonyms: Créneaux
Creute - 

Dans le Laonnois et le Soisonnais, on appelle "creutes" ou "boves" les multiples cavités creusées depuis des siècles dans les épaisses couches de calcaire des collines de ces territoires. Ces carrières exploitées pour la construction de maisons et d'édifices publics ou culturels ont servis parfois dès le Moyen-âge et souvent jusqu'au début du XXe siècle. Durant la Première Guerre mondiale, les creutes peuvent servir d'abris ou de cantonnement aux combattants. Tout un aménagement intérieur y fut implanté par les différentes armées : dortoirs, postes de commandement, infirmeries, chapelles, etc. et parfois des installations électriques et téléphoniques. Combattants français, allemands, britanniques et américains y laissèrent graffiti, sculptures et bas-reliefs. Les creutes ne sont généralement pas accessibles au public. Seuls l'Espace muséographique de la Caverne du Dragon aménagé dans une creute et la Carrière de Rouge-Maison peuvent être visités.

Un site dédié à la guerre souterraine et à ses vestiges : ici et un site sur les carrières et la Première Guerre mondiale : ici.

[caption id="attachment_9569" align="aligncenter" width="402"] Photo d'une des creutes de Rouge Maison, au nord de Vailly près du Chemin des Dames.[/caption]


- Synonyms: Creutes
Cunette - 

Dans une fortification, une cunette est un canal large de 6 mètres à 7 mètres et profond d'environ 2 mètres que l'on pratique dans le fond d'un fossé sec de fortification pour en faire écouler l'eau, ou pour en mieux disputer le passage à l'ennemi.

Canal de fond d'une fortification. [caption id="attachment_15490" align="aligncenter" width="640"] Cunette du fort de Feyzin. Le fort de Feyzin est un fort construit entre 1875 à 1877 dans la commune de Feyzin. Il est l'un des maillons de la deuxième ceinture de Lyon et plus globalement du système Séré de Rivières.[/caption]    
Curtoirs - 

Il s'agit d'un obstacle métallique allemand de la seconde guerre mondiale à vocation antichar ou "Hemmkurven". La pièce principale, un rail de chemin de fer courbé de manière à ce que sa concavité soit orientée vers le haut et vers l'avant, est supportée par un jambage triangulaire auquel il est fixé par des rivets. La longueur de l'ensemble est de 6,40 mètres, sa largeur au sol de 1,40 mètre et sa hauteur de 2,40 mètres. Chaque pièce dont la forme rappelle, toutes proportions gardées, les rampes de lancement des VI, pèse environ 2,84 tonnes. Reliées les unes aux autres elles pouvaient soit former un barrage continu, soit être réunies par petits groupes, soit même, comme sur les plages, être isolées.

[caption id="attachment_13281" align="aligncenter" width="800"] Une ligne de rails curtoirs antichars en Allemagne.[/caption]
Dame -  En fortification, il s'agit d'un obstacle massif en forme de tourelle, à cheval sur le faîte d'un batardeau, d'un chemin couvert, d'une caponnière, empêchant l'ennemi de s'en servir de cheminement. Voir batardeau. [caption id="attachment_12549" align="aligncenter" width="200"] Une dame ou demoiselle sur une courtine de la citadelle de Belfort.[/caption]
- Synonyms: Dames
Défiler - 

Défiler un ouvrage, c'est le disposer de telle sorte que les crêtes et, à leur défaut, des masses couvrantes, dérobent aux vues de l'assaillant, le personnel et le matériel placés à l'intérieur. Le défilement n'est jamais absolu. On le définit d'ailleurs par la mesure de la tangente de l'angle maximal de chute des projectiles, angle au-delà duquel la protection n'est plus assurée (exemple défilement au 1/2, au 1/4). La zone protégée se nomme la zone défilée.

Demi-lune - 

Une demi-lune constitue avec la tenaille, située derrière elle, les éléments des fortifications classiques qu'on appelle les dehors. Elle alterne avec les bastions, pour croiser ses feux avec ceux-ci. Placée devant la courtine du corps de place et plus haute qu'elle, elle dérobe celle-ci aux vues et aux tirs de l'assaillant. Détachée du corps de place et non protégée sur l'arrière, sa prise ne constitue pas un avantage déterminant pour l'attaquant qui a des difficultés pour s'y maintenir et amener de l'artillerie pour attaquer la place elle-même. Vauban la dote d'un réduit qui complique encore sa capture. Elle sert en outre souvent à protéger les portes de la place.

[caption id="attachment_10294" align="aligncenter" width="393"]Demi-lune de Berry.sites vauban.org La demi-lune de Berry de la place forte de Mont-Dauphin. Collection sites vauban.org.[/caption] [caption id="attachment_9618" align="aligncenter" width="393"] Bergues, le réduit de demi-lune des jésuites.[/caption]

- Synonyms: Demi-lunes
Ebrasement - 

Élargissement en ligne biaise des murs encadrant une baie et permettant aux battants de s'ouvrir plus facilement ou à la lumière de pénétrer plus largement.


- Synonyms: Ebrasements
Écharpe - 
En termes d'artillerie, tirer, battre, prendre d'écharpe, en écharpe, c'est tirer sur la face d'un ouvrage, sur une ligne de troupes, suivant une direction très rapprochée de celle de la face, du front de la troupe. Une batterie d'écharpe, en écharpe, est celle qui est placée de manière à tirer d'écharpe.

- Synonyms: Coups d'écharpes, Coup d'echarpe, Tirs d'echarpe, Tir d'écharpe
Echauguette - 

L’échauguette désignait, du XIVe au XVIe siècle, la sentinelle. Actuellement, le terme désigne la petite construction destinée à abriter, dans un château fort ou une fortification, le veilleur surveillant le pays sur un large horizon.

Une échauguette se différencie d'une tour en étant construite attenante à un mur. Une tour est construite à partir du sol.

Dans les plus anciennes fortifications du Moyen Âge, il y avait des échauguettes. Il est à croire que ces premières échauguettes étaient en bois, comme les hourds, et qu’on les posait en temps de guerre. Tous les couronnements de forteresses antérieures au XIIe siècle étant détruits, nous ne connaissons pas la forme exacte de ces échauguettes primitives ; lorsqu’elles ne consistaient pas seulement en petites loges de bois, mais si elles étaient construites en maçonnerie, ce n’étaient que de petits pavillons carrés ou cylindriques couronnant les angles des défenses principales, comme ceux du donjon du château d’Arques. Les premières échauguettes ne sont pas antérieures au XIIe siècle ; elles sont alors placées sur les défenses ; elles sont ou fermées, couvertes et munies même de cheminées, ou ne présentent qu’une saillie sur un angle, le long d’une courtine, de manière à offrir un petit flanquement destiné à faciliter la surveillance, à poser une sentinelle, une guette. C’était particulièrement dans le voisinage des portes, aux angles des gros ouvrages, au sommet des donjons, que l’on construisait des échauguettes. Les dernières échauguettes sont en forme de poivrière sur un cul-de-lampe et n'ont plus de fonction défensive, gardant uniquement la valeur d'une guérite.

Les échauguettes sont généralement munies de meurtrières. Plusieurs églises fortifiées de Thiérache en sont équipées.

Les fortifications bastionnées construites sous les instructions de Vauban comprennent des ouvrages appelés guérites, et non pas échauguettes, à la fois sur corbeau et sur console. Le nom de guérite et leur dessin, et pas celui d'échauguette, figurent sur tous les documents créés par Vauban lui-même.

[caption id="attachment_9638" align="aligncenter" width="300"] Échauguette (ou guérite) de Mont-Dauphin.[/caption]


- Synonyms: Echaugettes, guerrite, guerrites
Echauguette - 

Le terme désigne une petite loge carrée ou cylindrique, le plus souvent construite en encorbellement, munie de mâchicoulis et de meurtrières, destinée à abriter, dans un château fort ou une fortification, le veilleur surveillant le territoire environnant sur un large horizon, et à jeter des projectiles sur les assaillants.

Les fortifications bastionnées construites sur instructions de Vauban comprennent des ouvrages appelés guérites en pierre, à la fois sur corbeau et sur console. Le nom d'échauguette n'est pas utilisé par l'ingénieur de Louis XIV, ce qui ne veut pas dire que les ouvrages concernés, appelés guérites, ne sont pas des échauguettes. Accrochée à la pointe des bastions, elle joue alors un rôle décoratif et symbolique, comme les figures de proue des navires. C'est pourquoi, jusqu'à la fin du XVIIe siècle, elle fut de plus en plus répandue.

Après Vauban, l'échauguette tombe en désuétude.

[caption id="attachment_13001" align="aligncenter" width="640"] L'une des 18 échauguettes de la citadelle de Brouage. Photographie Patrick Despoix.[/caption]

- Synonyms: échauguette, échauguettes
Embrasure - 

Endroit où l'on mettait à feu le canon. Ouverture ménagée dans l'épaisseur d'une construction nécessitée par le percement d'une baie. Dans la période médiévale, il s'agit d'une niche voûtée ménagée dans l'épaisseur, souvent démesurée, des murailles. Énorme à l'intérieur, restreinte à l'extérieur, précédant une fenêtre, une archère ou une meurtrière, destinée à recevoir un tireur ou un guetteur.

À partir de l'utilisation de l'artillerie à poudre, orifice largement ébrasé vers l'extérieur, ouvert dans une masse couvrante, une muraille, un champ de tir étendu à une arme d'infanterie ou d'artillerie, tout en garantissant celle-ci et ses servants des coups de l'ennemi.

Une tour d'artillerie avec ses embrasures.Une embrasure avec son canon anti-char.

- Synonyms: Embrasures
Encuvement - 

Vaste aire circulaire bétonnée construite au niveau du sol ou légèrement enterrée avec, en son centre, un pivot coulé dans une plaque de béton permettant de fixer l'affût du canon et de permettre ainsi sa rotation. Parfois, la rotation s'effectue grâce à une couronne montée sur roulements de galets. Un parapet muni de niches sert à stocker les munitions et suivant la taille des niches, de protection pour les servants de la pièce.

[caption id="attachment_9574" align="aligncenter" width="400"] Encuvement au dessus de Cherbourg. Une batterie allemande de 155 mm surplombant la ville.[/caption]

- Synonyms: Encuvements
Epaulement - 

Sorte de rempart fait de fascines et de terre, etc., qui sert principalement pour garantir du feu de l’ennemi une troupe ou une batterie.


- Synonyms: Epaulements
Épiscope - 

L'épiscope désigne aussi parfois un instrument d'optique à miroirs, de type périscope, permettant d'observer le terrain de l'intérieur d'une casemate. Il peut aussi s"agit d'une simple fente d'observation dépourvue d'appareils optiques. Dans certains cas, la lunette de visée directe d'une arme remplit le rôle d'épiscope, notamment pour les blockhaus.


- Synonyms: épiscopes
Escarpe - 

L'escarpe est celui des deux talus d'un fossé qui se trouve du côté de la place, le talus opposé étant la contrescarpe. L'escarpe est soit en terre, soit revêtue en maçonnerie. Les premières escarpes, hautes et verticales, rappelaient les murailles antérieures où le rôle de la contrescarpe était insignifiant. L'emploi de l'artillerie tirant de loin fit sentir le besoin de défiler les escarpes contre les coups, d'où l'idée de les réduire et de les enterrer dans un fossé.

Capture


- Synonyms: Escarpes
Fascine - 

Une fascine peut servir à : combler les fossés avant une attaque, protéger les combattants, comme les engins et les pièces d'artillerie.

La fascine fait partie des outils d'attaque et de défense des places fortes utilisés en particulier au Moyen Âge lors de l'attaque de châteaux.  Sous Vauban, les fascines sont des fagots d’environ six pieds de long (environ deux mètres) et de huit pieds de diamètre (environ deux mètres et soixante centimètres). Elles ont deux liens placées à environ un pied (environ trente centimètres) de leurs extrémités. Les fascines furent également utilisées durant la Seconde Guerre mondiale.

[caption id="attachment_9553" align="aligncenter" width="300"] Fascines transportées par un char Churchill AVRE durant la Seconde Guerre mondiale franchissant un fossé comblé avec des fascines.[/caption]

- Synonyms: Fascines
Fausse-braie - 

Organe apparu avec l'artillerie et conçu pour la défense des fossés. On la dispose en avant du rempart principal. Elle est constituée d'un mur assez bas pour être masqué par le relief de la contrescarpe. Dans la fortification moderne, elle se transforme en contre-garde et couvre-faces. Ces défenses seront abandonnées au profit du boulevard.

[caption id="attachment_9539" align="aligncenter" width="300"] La fausse-braie du château de Brest. Photo S.Déniel.[/caption]

- Synonyms: Fausses-braies
Festung - 

Dans la conception du Mur de l'Atlantique, une "Festung" est une forteresse.

Ces forteresses sont construites autour des ports, points de débarquement et de ravitaillement indispensables à toutes tentatives de reconquête. Elles sont équipées de moyen de défense passive pour permettre à une garnison relativement limitée en nombre de pouvoir fixer et rejeter à la mer les troupes débarquées.

Ces "Festung" sont commandées par un chef de place.

En France, ces "Festungen" sont : Dunkerque, Calais, Boulogne, Le Havre, Cherbourg, Saint-Malo, Brest, Lorient et Saint-Nazaire.


- Synonyms: Festungen
Flanquement - 

Dans le tracé d'une fortification, c'est l'action de flanquer, de défendre un ouvrage ou une partie d'ouvrage par d'autres ouvrages latéraux. Une tour, un saillant, une caponnière ou un coffre assurent un flanquement horizontal. Un tir fichant à partir d'un mâchicoulis, d'une bretèche ou d'un créneau de pied assure le flanquement vertical du pied des murs. Le rôle du flanquement est d'annuler les angles morts. Il y a flanquement intégral quand toutes les parties d'une enceinte sont battues.


- Synonyms: Flanquements
Flanquer - 

Action de défendre un ouvrage, une position ou une unité par des interventions de troupes sur les flancs ou par des feux parallèles à la position ou au front ami.

Fort palmé - 

En février 1927, le colonel Tricaud (commandant du 6e régiment du génie à Angers) propose à la Commission des fortifications un nouveau type de fortification, appelé le fort palmé. Ce fort s'inspire des groupes fortifiés allemands ainsi que des innovations de la Première Guerre mondiale, avec des casemates de flanquement, tourelles et observatoires dispersées sur un carré de 400 mètres de côté, tous reliées par souterrains à un casernement et une entrée communs. La défense rapprochée est assurée par un fossé, des barbelés, des mitrailleuses, des lance-flammes et surtout le tir d'autres fortifications. Ce type de fort est alors rejeté car encore plus cher que l'ouvrage plus concentré proposé par le rapport de 1926. Cependant, le type palmé est accepté quand le relief l'oblige ; il est alors appelé « groupe d'ouvrages ».

Fortification perpendiculaire - 

Nom donné tout d'abord par le marquis de Montalembert à son système de fortification polygonale et à ses forts à batteries casematées. La forteresse doit présenter son front à l'ennemi, c'est en cela qu'elle est perpendiculaire. La défense peut alors, sur ce front, aligner une artillerie puissante voire dévastatrice. Le principe est que l'artillerie du défenseur écrase celle de l'assaillant avant qu'il n'ait réellement le temps de la mettre en œuvre. Cette artillerie doit être protégée. Des casemates sont développées et systématisées pour abriter les canons. Ainsi, le défenseur devra affronter un feu nourri et aura de plus des difficultés à en faire taire les pièces qui en sont à l'origine. Enfin, la défense s'articule désormais sur une ligne de forts "détachés", si l'un tombe, toute la défense ne s'effondre pas, qui se couvrent mutuellement. La portée des canons étant d'environ 1 200 mètres jusqu'en 1860, on comprend l'organisation qui prévaut à Paris (1840) et Lyon pour lesquelles on adopte ce principe de couverture mutuelle.

La Barrière de l'Esseillon est un rare exemple de forteresse perpendiculaire selon le principe de Montalebert.

[caption id="attachment_9565" align="aligncenter" width="402"] Avec ses sept constructions en cascade, le Fort Victor-Emmanuel est la pièce maitresse du dispositif. 1 500 hommes pouvaient aisément y manipuler leur matériel d’artillerie pour passer d’un bâtiment à l’autre. Le fort a en effet été entièrement conçu pour la circulation des chevaux et des canons.[/caption]  
Fortification polygonale - 

Le marquis Marc René de Montalembert (1714-1800) conçoit un nouveau système de défense, la fortification polygonale en rupture totale avec la fortification bastionnée. Il substitue la notion de camp retranché entouré d’une couronne de forts à celle de place vouée à la défense d’un point stratégique isolé qui a progressivement perdu toute valeur militaire. En effet, les progrès de l’artillerie, notamment en portée et en précision, permettent de s’affranchir du tracé bastionné, voué à la sûreté rapprochée. Le flanquement ‘’perpendiculaire’’ en déployant sur un front un plus grand nombre de pièces aux performances accrues, assure à la fois de pouvoir contrebattre à longue distance l’artillerie de l’assaillant et se flanquer par l’appui mutuel des forts.Adopté à l’étranger, le fort polygonal tardera à s’imposer en France où cohabiteront fortifications au tracé bastionné simplifié et ouvrages polygonaux.

Fossé - 

Principal obstacle de la fortification, il comporte trois paramètres principaux : largeur, profondeur, mur d'escarpe. Fortement recommandé par les ingénieurs grecs dès la fin du IVe siècle avant J.C., le fossé n'était souvent que le résultat du prélèvement des terres nécessaires à l'édification de la levée. Il devient de règle après les Croisades, rendant l'approche des machines de siège plus difficile, forçant l'ennemi à faire des comblements et compliquant considérablement l'usage des mines. Sa grande largeur au Moyen Age (de 12 à 20 mètres) est parfois exceptionnelle comme à Paris (30 mètres pour les douves de Charles V, non compris un dos de 5 à 6 mètres séparant un fossé sec de 15 mètres), diminue et se soumet à des règles strictes à l'époque de la fortification bastionnée (8 à 10 mètres), alors que sa profondeur s'accentue (9 à 10 mètres), particulièrement dans les forts.

Fossé diamant

Dans la fortification moderne, le fossé diamant est un petit fossé affectant la forme d’un diamant taillé (formes anguleuses), situé en avant des ouvrages. Ce fossé est large d’un mètre à cinq mètres et profond de trois mètres à quatre mètres. Il est situé en avant de toutes sortes d’ouvrages tels que : caponnières, poternes, entrées, casemates, blocs… . Ce fossé précéde les embrasures d’un organe de défense de façon à empêcher toute approche de ces dernières. Il était demandé que le fond du fossé diamant se situe à trois mètres au moins en dessous du niveau inférieur des embrasures. le fossé diamant sert aussi à éviter que les amas de débris de maçonnerie pouvant être provoqués par les tirs au pied des ouvrages ne viennent rapidement obturer les embrasures. Le fossé diamant est un élément typique de la plupart des blocs de la ligne Maginot.

Caponnière du fort de Saint-Marc avec le fossé diamant l’entourant.

On nomme douve un fossé pouvant être inondé.


- Synonyms: Fossès
Fossé diamant - 

Dans la fortification moderne, le fossé diamant est un petit fossé affectant la forme d'un diamant taillé (formes anguleuses), situé en avant des ouvrages. Ce fossé est large d'un mètre à cinq mètres et profond de trois mètres à quatre mètres. Il est situé en avant de toutes sortes d'ouvrages tels que : caponnières, poternes, entrées, casemates, blocs... . Ce fossé précéde les embrasures d'un organe de défense de façon à empêcher toute approche de ces dernières. Il était demandé que le fond du fossé diamant se situe à trois mètres au moins en dessous du niveau inférieur des embrasures. le fossé diamant sert aussi à éviter que les amas de débris de maçonnerie pouvant être provoqués par les tirs au pied des ouvrages ne viennent rapidement obturer les embrasures. Le fossé diamant est un élément typique de la plupart des blocs de la ligne Maginot.

[caption id="attachment_9557" align="aligncenter" width="300"] Caponnière du fort de Saint-Marc avec le fossé diamant l'entourant.[/caption]
Front Todt - 

Fritz Todt (1891-1942), ingénieur allemand, fut chargé de construire le Mur de l'Atlantique. Le front portant son nom est une sorte de visière de protection de l'ouverture des casemates en forme d'escalier renversé dont les angles s'inclinent vers l'intérieur pour dévier les éclats et les projectiles. Les côtés de l'embrasure sont parfois équipés de redans ayant le même but . Certaines casemates sont équipées d'un front Todt métallique.

Ce front peut être complété par des chaînes ayant aussi pour but de protéger l'embrasure de la casemate et les soldats se trouvant à l'intérieur, des tirs de roquettes envoyés par l'aviation, des  éclats d'obus ou de bombes.

[caption id="attachment_13241" align="aligncenter" width="300"] Front Todt avec renforts métallique d'une casemate de la Pointe du Hoc. Photographie Fortification et Mémoire.[/caption] [caption id="attachment_13242" align="aligncenter" width="300"] Front Todt d'une casemate de la batterie de Longues-sur-Mer. Photographie Fortification et Mémoire.[/caption]
Gabion - 

Le mot provient de l’italien gabbionne signifiant « grosse cage ». Le gabion était originellement un système défensif utilisé pour rapidement protéger une position des tirs d’artillerie ou de balles.

Sous Vauban, les gabions sont des espèces de paniers cylindriques sans fonds, de deux pieds et demi de diamètre (environ 80 centimètres) et autant de hauteur. Pour les construire, on plante d’abord en terre huit ou neuf piquets circulairement ; les piquets doivent avoir trois pieds de long (environ 1 mètre) sur cinq à six pouces de circonférence (environ 12 centimètres). On les entrelace ensuite de menues branches comme pour confectionner un panier. Pour utiliser les gabions, on les place là où il y a besoin, pointes des piquets en l’air pour pouvoir y accrocher des fascines; puis on les remplit de 22 fascines, pour servir de masque dans les travaux de sape ou de terre, pour servir de protection (farcir les gabions).

Il est remplacé au XXe siècle par le système du sac de sable, plus simple à créer et à utiliser.

[caption id="attachment_9551" align="aligncenter" width="405"] L'instruction sur les gabions au 117e régiment d'infanterie du Mans en 1915.[/caption]

- Synonyms: Gabions
Gargousse - 

C'est la charge de poudre d'une bouche à feu contenue dans une enveloppe de tissu ou de papier.


- Synonyms: Gargousses
Glacis - 

Raccorde la crête du chemin couvert au terrain extérieur. Il se présente en pente assez douce pour que son plan passe en dessous de la crête du parapet afin que les défenseurs puissent l'apercevoir complétement et le battre de leurs feux. Vu de la campagne, il masque les chemins couverts et l'escarpe.

Par extension, le terme est employé pour désigner un espace-tampon ménagé par une puissance autour de ses frontières par le contrôle de régions, voire de pays, limitrophes, afin d'optimiser la défense de son territoire. Il peut être dans ce cas nommé «zone démilitarisée».

Gorge - 

Partie d'un ouvrage placée du côté du terrain sur lequel l'ennemi à le moins de chance de venir s'établir. Dans l'architecture bastionnée, les ouvrages dont la gorge n'est munie d'aucun parapet sont dits : ouverts à la gorge. Ceux dont la gorge est défendue sont dits : fermés à la gorge. La gorge d'un fort du système polygonal se trouve du côté opposé à l'ennemi, on parle alors de front de gorge. C'est là que l'on trouve ses éléments les plus sensibles: entrées, puits, télégraphe, réserves... .

Ha-ha - 
Le ha-ha fut utilisé dès l'Antiquité dans les fortifications afin de retarder les assaillants. Le terme est employé jusqu'au début du XXe siècle, pour désigner un type d'obstacle particulier.
À un « ha-ha » correspond une interruption faite usuellement dans les paliers des escaliers et que l'on recouvre d'un petit pont mobile, susceptible d'être retiré facilement lorsqu'on veut interrompre les communications. Cette disposition est surtout employée pour protéger la communication du chemin couvert avec le fossé.
Ces interruptions doivent être, autant que possible, assez larges pour empêcher un franchissement aisé par des moyens de fortune. On recommandait une longueur minimale de 4 mètres.
Ces coupures peuvent être réalisées dans une poterne, une porte, une rampe, un escalier...que l'on franchit sur un pont mobile, des poutrelles ou des madriers faciles à ôter en cas de besoin.
 
Des illustrations : ici.

Au XVIIe siècle, François Mansart décide de les placer au bout des allées des jardins pour dégager la vue tout en bloquant le passage. La gouvernante du Grand Dauphin, fils de Louis XIV, lorsqu'il était petit, l'empêchait de s'en approcher. Un jour, dans les jardins de Meudon, échappant à sa vigilance, il alla vers le bord du saut de loup et dit en riant : « Ha ha, ce n'est que cela qui doit me faire peur ! » Désormais, les courtisans appelèrent les sauts-de-loup des ha-ha. C'est au XIXe siècle que le mot remplaça définitivement le nom de saut de loup.


- Synonyms: ha ha, haha, saut du loup
Haha - 

Interruption, coupure (d'au moins quatre mètres et profonde) pratiquée dans un passage à l'exemple d'une poterne, dans une rampe, un escalier...que l'on franchit sur un pont mobile, des poutrelles ou des madriers faciles à ôter en cas de besoin.

On prétend que le fils de Louis XIV (Louis de France, 1661-1711, dit le Grand Dauphin) a fait donner ce nom à cette sorte d’ouverture qu’il aperçut pour la première fois dans les jardins de Meudon, et au sujet de laquelle il s’écria dans sa surprise : ah ! ah !

Hourds - 

Dans l'architecture militaire du Moyen Âge, c'est un ouvrage en bois, dressé en encorbellement au sommet des courtines ou des tours, destiné à recevoir des défenseurs, surplombant par une avancée le pied de la maçonnerie et donnant un flanquement plus étendu, une saillie très favorable à la défense. À la fin du Moyen Âge, les hourds, qui sont des constructions provisoires, vulnérables au feu, sont remplacés par leur équivalent en pierre : un encorbellement couronne systématiquement le sommet des murailles et des tours, les créneaux sont plus étroits, des meurtrières sont pratiquées dans les merlons. La protection est ainsi permanente, invulnérable au feu, résiste mieux aux projectiles envoyés par les catapultes diverses, protège mieux les défenseurs, et ne risque pas de se décrocher du mur.

hourd

Imposte - 

Une imposte est un terme ayant plusieurs significations :

  • c'est une pierre saillante (généralement dure) qui forme le couronnement du piédroit d'un arc (l'imposte est au piédroit ce que le chapiteau est à la colonne). Cette pierre est généralement moulurée selon les ordres architecturaux. Cette dernière assise du piédroit se présente le plus souvent sous la forme d’une tablette saillante ;
  • une imposte est, par extension au vocabulaire de maçonnerie, la partie supérieure indépendante fixe ou ouvrante d'une porte (extérieure tout comme intérieure) ou d'une fenêtre. Elle permet souvent de laisser passer de la lumière. Quand elle est ouvrante et vitrée, elle est souvent appelée « vasistas ».

- Synonyms: Impostes
Ligne de défense - 

Dans la fortification bastionnée, il s'agit de la distance entre le flanc d'un bastion et le saillant du bastion qu'il défend, donnée par la portée maximum de l'arme portative (ou du canon).

Lunette - 

Ouvrage avancée ou détachée de l'architecture bastionnée. On l’emploi le plus souvent pour couvrir un passage. Dans l'organisation des places fortes (période 1870 à 1885), c'est la forme qui remplit les meilleures conditions pour les forts détachés de la fortification permanente sur un terrain idéal. Il suffit de donner à chacun des côtés de l'ouvrage une longueur d'autant plus grande que le but qu'il doit battre est plus important.

Petit ouvrage avancé sur les dehors, pour surveiller des approches cachées à la place. Elle est souvent placée sur la capitale (axe de symétrie) d’un bastion.

[caption id="attachment_9645" align="aligncenter" width="584"] La lunette « 10 » de Langres (le nombre est tiré de la nomenclature militaire qui a l’habitude de numéroter les différents ouvrages et bâtiments) est un ouvrage fortifié faisant partie des défenses de la citadelle. Construite en 1848 en même temps que la citadelle elle-même, elle se présente sous la forme d’un fortin polygonal entouré de profonds fossés et entièrement autonome. Installée à quelques dizaines de mètres en avant des bastions de la citadelle, elle est une sorte de « sentinelle », un point d’appui avancé destiné à ralentir une attaque venant du plateau. Ouvrages rares et fragiles du fait de leur isolement, les lunettes ont souvent été démolies suite à l’extension périurbaine; Langres a la chance d’en conserver encore une (sur les deux originelles).[/caption]

- Synonyms: Lunettes
Lunette d'Arçon - 

C'est un ouvrage avancé composé de deux faces et de deux flancs, une sorte de bastion qui serait détaché du reste de la place. L'ouvrage peut être ouvert à la gorge pour que l'on puisse battre facilement son intérieur à partir des parapets du chemin couvert situés en arrière. La lunette d'Arçon a pour particularité de disposer d'un réduit de sureté construit à l'intérieur, à proximité de la gorge. Celle-ci n'a pas une forme angulaire, comme on pourrait s'y attendre mais prend l'aspect d'une tour ronde à deux niveaux, l'un servant d'abri l'autre pour le combat. La tour est couronnée de mâchicoulis ce qui lui donne un petit air de donjon médiéval. Les contrescarpes des fossés sont casematées pour permettre les tirs de revers. Des galeries souterraines mettent en communication la tour-réduit d'un côté avec les casemates de la contrescarpe et de l'autre avec le corps de place. Le concepteur de ce type de fortification est l'ingénieur Le Michaud d'Arçon (1733-1800). Des spécimens ont été construits à Metz, Besançon, Mont-Dauphin, Belfort et Perpignan. Ouvrage de transition, datant de l'époque révolutionnaire, la lunette vient compléter les défenses extérieures des places fortes. Par la suite, au cours du XIXe s. on préféra construire des forts détachés sur le pourtour des villes qui marquent l'éclatement des places fortes et la fin de la fortification bastionnée.

Cette définition est extraite du lexique d'un site traitant des fortifications de Perpignan : http://kikiarg.perso.neuf.fr ou directement http://kikiarg.perso.neuf.fr/lexique/dictionnaire.html.

[caption id="attachment_9620" align="aligncenter" width="408"] La lunette d'Arçon de Mont-Dauphin.[/caption]
Mâchicoulis - 

Un mâchicoulis est une structure de pierre faisant encorbellement, dotée d'ouvertures, et placée au sommet d'une tour ou d'une courtine, ce qui permet un tir fichant.

Ce système de défense active, surtout sous la forme de « mâchicoulis sur consoles » se répand à la fin du Moyen Âge, deuxième moitié du XIVe siècle, en remplacement des hourds, et sert comme lui à jeter divers matériaux pour défendre le pied des fortifications.

A l'apparition de l'artillerie, les mâchicoulis disparaissent où n'ont plus qu'un intérêt décoratif.

[caption id="attachment_9632" align="aligncenter" width="480"] Les mâchicoulis de la porte sainte-Catherine de Rhodes.[/caption]
Mantelet - 

Un mantelet est une espèce de table mobile à roues, composée de madriers, qu’un homme peut faire avancer verticalement devant lui par deux timons.

[caption id="attachment_9548" align="aligncenter" width="300"] Un mantelet.[/caption]

- Synonyms: Mantelets
Merlon - 

Partie pleine au-dessus d'un parapet, entre deux créneaux (ou entre deux embrasures dans la fortification terrassée).


- Synonyms: Merlons
Moineau - 

Le moineau est un petit ouvrage fortifié apparu dans l'architecture militaire au XVe siècle afin de compléter le dispositif défensif des systèmes de fortification.

Casemates adossées à l'escarpe, établies au pied des courtines ou sous les arches des ponts dormants, les moineaux étaient destinés à permettre aux défenseurs de battre le fond des fossés par des tirs rasants. Les embrasures de tir qui y étaient aménagées pouvaient être des canonnières ou des arbalétrières. Dès le XVIe siècle, l'amélioration de l'armement et les progrès de l'architecture militaire firent évoluer le moineau vers le modèle plus perfectionné et mieux protégé de la caponnière.

[caption id="attachment_9598" align="aligncenter" width="224"] Le moineau du château de Bonaguil.[/caption]

- Synonyms: Moineaux
Mur en aile -  Dans la fortification moderne, il s'agit d'un mur placé obliquement par rapport à l'embrasure de tir. Il protège celle-ci des coups directs.
Musoir -    Extrême pointe d'une jetée ou d'une digue.
- Synonyms: Musoirs
Névrobalistique - 

Artillerie antérieure à la poudre, dont le mécanisme de lancement est basé sur des cordages tordus puis détendus par ressorts et contrepoids.

[caption id="attachment_9590" align="aligncenter" width="300"] Le trébuchet est un engin de siège du Moyen Age utilisant le principe de la névrobalistique. Images de synthèse réalisées par Michel Collet.[/caption]
Orgues -  C'est une herse à barres indépendantes, parfois appelées "orgues de la mort". [caption id="attachment_10213" align="aligncenter" width="584"] La porte Saint-Étienne (citadelle de Besançon) vue en coupe permettant de mieux comprendre l'aspect défensif de l'architecture de Vauban. Le passage ici représenté comprend un pont levis amenant à une porte à double battants renforcés, puis une herse avec un système d'orgue et enfin deux portes successives. Collection Heritage-Virtuel.[/caption]  
Orillon - 

Le terme désigne une pièce ou appendice saillant ayant la forme d'une oreille.

En architecture militaire, dans un bastion à orillons, un orillon est un élément avancé en maçonnerie à l'angle d'un bastion, en saillie, pour couvrir le canon placé dans le flanc, dont la figure ronde ou carrée peut rappeler la forme d'une oreille. Vauban explique dans son "Traité de la défense des places" comment doit être conçu une place fortifiée : "Les faces sont les seules exposées et toujours les premières attaquées, comme les plus accessibles des corps de place. On n'a rien trouvé de mieux jusqu'à présent pour la défense des places que les bastions dont les meilleurs sont ceux qui ont des flancs à orillons faits à la moderne, et des flancs bas intérieurs, lesquels, outre leur usage ordinaire, peuvent encore servir de souterrains quand ils ne sont pas attaqués...."

C'est un massif de maçonnerie arrondi dont on garnissait primitivement l'angle d'épaule des bastions, dans le but de protéger les défenseurs du flanc. Il peut être pourvu d'étages bas casematés.

André Félibien donne dans son livre Des principes de l'architecture, de la sculpture, de la peinture et des autres arts qui en dépendent la définition de Pagan : orillon ou épaulement d'un bastion est une partie du flanc qui aboutit du flanc retiré à l'angle de l'épaule. Flanc retiré ou flanc couvert, est celui qui est pratiqué dans l'enfoncement de l'autre moitié qui aboutit à la courtine. Les flancs retirés sont souvent composés d'orillon et de places hautes et de place basses, pratiquées dans la demi-gorge du bastion pour n'être vues que de la contrescarpe opposée, et non de la campagne, comme le sont les flancs simples.

Louis de Cormontaigne donne une explication du choix dans son livre "Architecture militaire ou l'art de fortifier :"Quelques ingénieurs préfèrent les flancs brisés, c'est-à-dire construits avec des orillons, aux flancs droits; parce que ces orillons les couvrent des batteries croisées, et réduisent l'ennemi au feu direct de ses batteries".

[caption id="attachment_10234" align="aligncenter" width="300"] Les trois bastions à orillons de la citadelle de Port-Louis (Morbihan).[/caption] [caption id="attachment_10285" align="aligncenter" width="300"] Orillon d'un des bastions de la place forte de Mont-Dauphin.[/caption]


- Synonyms: Orillons
Ouvrage à cornes - 

Un ouvrage à cornes est une fortification consistant en un ouvrage avancé hors du corps de la place, et qui est composé d'une courtine et de deux demi-bastions. Ce type d'ouvrage est un élément de la fortification bastionnée et applique les principes du tracé à l'italienne.

[caption id="attachment_9609" align="aligncenter" width="584"] L'ouvrage à cornes sur la maquette de Longwy.[/caption]

- Synonyms: Ouvrages à cornes
Parados - 

Terrassement protégeant les défenseurs d'un rempart et/ou d'une tranchée contre les attaques de revers. C'est également une élévation de terre disposée derrière les batteries pour mettre les servants à l'abri des projectiles arrivant à revers.

Les parados sont des massifs de terre destinés à protéger les plateformes d'artillerie des coups à dos. En général, on déterminait leur relief par la condition qu'une ligne inclinée au 1/H, menée par leur sommet, vînt passer à 0,50 mètre au dessus de la crête a défiler. Il y avait donc intérêt, pour réduire la masse d'un parados, à le rapprocher de cette crête. Les parados avaient au moins 4 mètres d'épaisseur au sommet ; leur talus sont à 2/3 ou à 4/5. Ils sont très encombrants : on profite de leur existence pour y installer des locaux, en particulier les magasins à poudre.

parados

Pas-de-souris - 

Petit escalier de communication dans la contrescarpe du fossé, vers le chemin couvert ou un ouvrage extérieur. La marche inférieure peut être à 1,50 mètre du fond du fossé, permettant de conserver la fonction d’obstacle, et être remplacée par une échelle mobile en bois.

[caption id="attachment_10396" align="aligncenter" width="300"] Place forte de Mont Dauphin : la demi-lune de Berry et son pas-de-souris (2004). Collection Audibert, Martine / (c) Monuments historiques.[/caption]

Place forte - 

Une place forte, ou communément en langage militaire, une place, est un ensemble cohérent de fortifications visant à protéger non seulement le terrain enclos, mais aussi le terroir environnant et un territoire situé en arrière (vis-à-vis d'un ennemi) de la place. Les places fortes s'établissent sur les voies géographiques les plus aisées, les points de passage les plus fréquentés : soit des franchissements (site-pont, col de montagne), soit des atterrissages ou des points d'accostage (en bord de mer, de lac ou de rivière), soit tout point d'une route fréquentée.


- Synonyms: Paces fortes
Poliorcétique - 

La technique du siège, aussi bien celle de la défense que celle de l'attaque, se nomme la poliorcétique. Ces opérations comprennent souvent un blocus, qui permet d’affaiblir la place en la coupant de tout soutien. L’objectif est d’obtenir sa reddition ou de réaliser sa prise plus facilement. Le terme poliorcétique vient du grec poliorketikos, qui désigne ce qui est relatif à la technique du siège des villes et places fortes, ou l'art et la technique du siège. On l'applique aussi à la défense des villes contre les sièges.

Pont dormant - 

Il s'agit d'une œuvre d'architecture défensive, intégrée à une structure fortifiée, dont il est généralement un des rares accès possibles et pouvant être facilement contrôlé. Il peut être soit : un pont établi sur un fossé et qui est fixe, contrairement au pont-levis,ou la partie fixe du pont à laquelle est rattaché le pont-levis. Sa position est dite dormante. L'appellation dormant ou dormante fait donc référence à l'immobilité de cette structure d'accès, par opposition à la mobilité du pont-levis. Il doit nécessairement se trouver sous les feux des bastions ou des caponnières.

[caption id="attachment_10210" align="aligncenter" width="300"]jambage_daupf197 Les jambages du pont dormant de la porte Dauphine de la citadelle de Blaye (Gironde).[/caption]  
Pont-levis Pilter - 

Le pont-levis du système Pilter (comme le système Ardagt) est un système mobile sans contrepoids du nom d'une société parisienne de construction métallique.

Plusieurs ouvrages français ont été dotés vers 1877 de ce système inventé en 1869 par le lieutenant anglais Ardagt, puis repris par le capitaine Azibert. Ce système est introduit en France et installé principalement sur la place de Toul par l'entreprise Pilter.

Ce pont ne possède pas de contrepoids comme les ponts à bascule traditionnels. Il fonctionne par translation de deux galets (cote 1 du plan du pont) à l'arrière le long de deux rails courbes (cote 2). Son centre de gravité se déplace sur une ligne horizontale fictive par le jeu de deux bielles (cote 3) reliant le tablier du pont (cote 4) aux murs du couloir. Des chaines de traction (cote 5) relient l'arrière du pont à des roues dentées (cote 6) mises en mouvement par des chaînes de manœuvre (cote 7).

Pour relever le pont, il faut repousser, avec un levier articulé (cote 8), quatre mentonnets mobiles (cote 9) à l'arrière du pont. Le pont descend dans la fosse par son propre poids. Deux crochets (cote 10) maintienne le pont en position fermée verticale.

Pour remettre le pont en position horizontale, deux hommes font traction sur les chaînes de manœuvre, jusqu'au moment où les mentonnets reviennent se caler. Les deux opérations se font en une et trois minutes.

Le châssis en fer couvert d'un tablier en chêne de 4 mètres sur 3,5 métres, pèse 7,7 tonnes permettant le passage d'une pièce d'artillerie attelée de 10 tonnes.

Les roues dentées et les mentonnets sont la faiblesses de ce type de pont.

Les explications et le schéma sont tirés de l'opuscule "Le fort de Sucy" édité par l'association "A la découverte du Fort de Sucy".

 
Poterne - 

Une poterne est une petite porte qui est intégrée aux murailles d'une fortification, de façon discrète et qui permettait aux habitants du château de sortir ou rentrer à l’insu de l’assiégeant. Placée dans le bas des courtines, au niveau des fossés, elle était généralement sous la protection des meurtrières d'une tour proche ou d'une bretèche.

Porte secondaire d’accès à la place, placée en milieu de courtine ou derrière l’orillon d’un bastion. La poterne est en général murée d’origine et ouverte seulement quand l’assaillant a choisi le secteur d’attaque.

Dans la fortification bastionnée, on appelle généralement poterne une galerie maçonnée, inclinée, voûtée et noyée dans les terres du parapet, permettant de descendre dans le fossé. La communication est établie à l'aide d'un escalier ou d'une rampe mobile en bois facilement escamotable. La poterne a ordinairement 2,50 mètres de largeur et autant de hauteur.


- Synonyms: Poternes
Radier - 

Le radier est, en règle générale, une base ou une plate-forme stable sur laquelle reposent d’autres éléments. L’architecture de cette plate-forme dépend du contexte où elle est utilisée. Dans la construction immobilière, le radier est une plate-forme maçonnée qui est la base de départ d’un bâtiment et qui sert d’assise stable à l’ensemble de la construction. Sur des terrains peu stables qui interdiraient la construction sur de simples fondations, ou pour assurer une bonne isolation avec le sol, la construction d’un radier en béton ferraillé, posé sur un lit isolant, permet la répartition des charges sur le terrain.


- Synonyms: Radiers
Ravelin - 

Nom donné aux XVe et XVIe siècles à la demi-lune ou barbacane. Sa forme peut être circulaire, en fer à cheval (Brest) ou en V conforme au tracé bastionné. Dans ce tracé, le ravelin se distingue de la contre-garde en ce qu'il est situé devant la courtine, l'autre se situant devant les coins ou angles flanqués des bastions.

Dans la fortification des années 1800, c'est une levée de terre affectant la forme d'un triangle, aménagée face à l'entrée des fort s sur les glacis attenant à la contrescarpe. Son rôle est d’empêcher un tir direct dans l'entrée du fort. Certains ravelins comprenaient de l'artillerie et les plus impressionnants sont ceux, casematés, des forts de Génicourt et de Troyon.


- Synonyms: Ravelins
Redan - 

Se dit des lignes, des faces qui forment des angles saillants et rentrants, de manière à se flanquer réciproquement.


- Synonyms: Redans
Redoute - 

Ouvrage de fortification extérieur ou détaché d'une fortification permanente ou passagère, de faible capacité , complètement fermé et ne présentant pas d’angles rentrants. Si l’ouvrage présente des angles rentrants, c’est un fort.

[caption id="attachment_9622" align="aligncenter" width="584"] Les forts de l'Esseillon : la redoute Marie-Thérèse.[/caption]

- Synonyms: Redoutes
Réduit de demi-lune - 

Ouvrage construit à l'intérieur d'un autre pour permettre aux défenseurs de s'y réfugier lorsque l'ouvrage principal est investi. Dans la fortification moderne, le réduit de demi-lune contribue à la défense de la demi-lune qui le contient.

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- Synonyms: Réduits de demi-lunes
Rouleau (voûte en) - 

Une voûte en berceau peut être appareillée en rouleaux. Ce type de voûte est donc constitué d'une succession d'arcs : voûte en berceau appareillée en rouleaux. Ce type d'appareillage a été le plus souvent utilisé dans les ponts en arcs romains. Les arches peuvent être en simple rouleau ou en double rouleau.

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Rue du rempart - 

C'est le chemin qui, dans les forts à batterie basse, relie entre elles l'ensemble des traverses-abris. Elles servent de chemin de circulation pour les pièces d'artillerie.

Saillant - 
Les angles saillants, dans un polygone, sont ceux dont la pointe est en dehors, par opposition aux angles rentrants dont la pointe est en dedans.
En terme de fortification, l'angle saillant est celui dont la pointe est tournée vers la campagne, par opposition à l'angle rentrant qui est celui dont la pointe regarde la place.
En topographie, qui avance, qui sort en dehors :  une corniche saillante.
 

- Synonyms: Saillants
Taluté - 

Relevé en talus en parlant de la terre. En fortification, les talus de rempart sont les plans inclinés qui déterminent le profil du repart d'un ouvrage (talus de banquette, d'escarpe, de contrescarpe, de remparts intérieur ou extérieur, etc..).


- Synonyms: Talutés
Tenaille - 

Dehors bas placé devant la courtine d'un front bastionné et composé de deux faces en angle rentrant, qui sont généralement dans le prolongement des faces des demi-bastions d'encadrement. Comme ouvrage de complément d'un front bastionné, la tenaille peut avoir des tracés divers : la tenaille bastionnée a le tracé d'un front bastionné. Dans la tenaille à pan-coupé, les deux faces, au lieu de se rencontrer en angle, sont réunies par un petit front droit. S’il existe un passage dans l'angle, séparant les faces on parle de tenaille à passage. Souvent, ce passage est en relation avec une double-caponnière.

[caption id="attachment_9602" align="aligncenter" width="160"]Tenaille Diagramme d'une : tenaille brisée, tenaille à flancs, tenaille en forme de bonnet de prêtre à l'extérieur un ravelin.[/caption]

- Synonyms: Tenailles
Tirer à barbette - 

Espèce de plate-forme ou de petite élévation de terre, qui se fait ordinairement dans les angles d'un bastion pour y placer du canon, qui tire par-dessus le parapet. Tirer le canon à barbette, c'est le tirer à découvert sans épaulement de terre pour abriter les servants.

Tobrouk - 

Le nom de Tobrouk est attribué à un petit ouvrage bétonné enfoui dans le sol. Ce dernier, plus communément, appelé Ringstand, est issu du programme des fortifications de campagne renforcées, donc bétonnés, codé dans la terminaison allemande Vf pour Verstarktfeldmässig. A chaque ouvrage de ce programme, un numéro de construction est attribué correspondant à un type de réalisation doté d'un armement spécifique.

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- Synonyms: Tobrouks
Tôles métro - 

Leur nom vient de leur ressemblance avec les coffrages métalliques perdus utilisés pour la réalisation de tunnels, ces éléments préfabriqués sont réalisés en tôle ondulée et cintrée.

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Plafond en « tôles métro ».

Les constructions réalisées en tôle métro sont constituées de tronçons de tôles cintrées formant un demi-cercle assemblés les uns aux autres, ce qui permet de réaliser des constructions de longueur variable. Une fois la structure assemblée, elles étaient recouverte de pierres et de terre, de béton ou être intégrée dans une construction maçonnée servant ainsi de coffrage perdu.


- Synonyms: Tôle métro
Tour d'artillerie - 

Suite à l'apparition du boulet métallique, on abaisse les tours à la fois pour les soustraire aux coups directs, et pour y placer les canons de la place forte. On en construit de nouvelles plus basses, aux murs plus épais, ressemblant plus à des plateformes qu'à des tours. Rondes d'abord, puis ensuite de formes variées.

[caption id="attachment_9600" align="aligncenter" width="206"] Une des deux tours d'artillerie du château de Fougères.[/caption]

- Synonyms: Tours d'Artillerie
Traverse - 

La traverse est une accumulation de terre ou un mur épais disposé en travers des chemins couverts, des terre-pleins des bastions et des courtines pour garantir les pièces des tirs d'enfilade ou d'écharpe. Il peut s'agir également d'un local construit en travers d'une courtine, par exemple, et protégé des coups, pour servir de stockage ou d'abris.

[caption id="attachment_9582" align="aligncenter" width="216"]traverses-du-chemin-couvert Les traverses. Planche XII du Traité de l'attaque des places de Vauban.[/caption]

- Synonyms: Traverses
Traverse-abri - 

Ce type de traverse est généralement casematée, c'est-à-dire creuse et servant d'abri (hommes, munitions, matériels). On peut parler de "traverse-abri", de "casemate-traverse". Parfois, elle ne dépasse pas la crête et dans ce cas, elle ne contient pas d'abri voûté; elle est alors nommée "pare-éclats". Mais, ces traverses plus ou moins importantes, avaient le défaut d'être assez visibles, donc faciles à battre de loin.

[caption id="attachment_9579" align="aligncenter" width="409"] Emplacement de tir, " traverse-abri" et rue du rempart de la batterie des Roches à Pont-de-Roide.[/caption]

- Synonyms: Traverses-abris
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