La Falouse, un ouvrage de passionnés

Dans cet article, les documents mentionnés : 

« Collection Vaubourg Cédric » ou « Collection Vaubourg Julie » ou « Collection Vaubourg Cédric et Julie » ou « www.fortiffsere.fr » sont publiés avec l’extrême amabilité de monsieur et madame Cédric et Julie VAUBOURG. Ces documents sont extraits de leur site : www.fortiffsere.fr, le site web sur la fortification Séré de Rivières.

Au cours de l’été 2012, Fortification et Mémoire a visité l’ouvrage de la Falouse. Nous y avons rencontré Frédéric, l’un des cinq passionnés qui le rachète en 2007. Nous allons visiter ensemble le dernier fort implanté sur la place de Verdun. Magnifiquement restauré, il présente au travers de trente mannequins, des scénettes de la vie quotidienne des soldats français pendant la première Guerre Mondiale. Les mannequins présentés, ainsi que tous leurs armements, leurs équipements et leurs uniformes sont en résine, mais néanmoins très réalistes. L’ouvrage est ouvert au public depuis le 14 juillet 2010.  Suivez-nous…

Situation

L’ouvrage de la Falouse est construit entre 1906 et 1908. Il se définit comme un petit ouvrage intermédiaire d’artillerie « moderne », entièrement en béton armé. Il est situé à cinq kilomètres au sud-sud-est de la ville de Verdun, au lieu-dit « le plat d’Houillon » entre Belleray et Dugny-sur-Meuse. L’ouvrage, sur une colline à 230 mètres d’altitude, domine la vallée de la Meuse. Il fait partie de la ligne principale de résistance s’étirant de la rive gauche du front de la Meuse au champ de tir de Regret, 3e secteur, dont le poste de commandement se trouve à la caserne de Jardin-Fontaine à Thierville-sur-Meuse. Son rôle est d’assurer la surveillance des moyens de communication venant de Toul et de compléter la défense des intervalles entre les forts de Dugny et d’Haudainville. La Falouse est le seul ouvrage avec le fort de Vacherauville (1910), édifié intégralement en béton.

La position de l’ouvrage au sein de la place forte de Verdun :

   

Présentation

Construit totalement en béton armé, de 1906 à 1908, il est armé d’une tourelle à éclipse de deux canons de 75 millimètres et d’une tourelle à éclipse pour deux mitrailleuses Hotchkiss de 8 millimètres modèle 1900, ainsi que de trois observatoires cuirassés et d’une guérite blindée.

Cet ouvrage est prévu pour un effectif théorique de quatre-vingt hommes. Cependant, il peut accueillir, dans son casernement bétonné cent vingt-sept hommes (soixante-sept places couchées et soixante places assises). L’effectif à la mobilisation en 1914 est d’un officier (capitaine Poirier en 1916) et de trente-cinq soldats du 165e régiment d’infanterie. Des troupes cantonnent également aux abords de l’ouvrage.

Il est a supposer que l’ouvrage à subi un désarmement progressif, en vertu du décret du 5 août 1915 stipulant le démantèlement en garnison et en armement des forts de la région fortifiée de Verdun, pour envoyer les pièces d’artillerie et les munitions sur le front. Pendant la bataille de Verdun (du 21 février au 19 décembre 1916), l’ouvrage n’est pas bombardé, il sert de base arrière pour les troupes (montant au front et en revenant) et de point d’appui du secteur. Les Poilus restent au cantonnement quinze jours avant de remonter au front.

En 1916, le commandant Raynal, le défenseur du fort de Vaux vient visiter l’ouvrage de la Falouse.

En mars 1916, les issues et les entrées de l’ouvrage se voient équipées de chicanes en maçonnerie ou en sacs de terre, armées de mitrailleuses et de goulottes lance- grenades. Un réseau de galeries issu « des travaux 17 » d’une longueur de 590 mètres est creusé sous l’ouvrage. En 1917, l’ouvrage est électrifié pour l’éclairage et la ventilation des locaux grâce à la mise en place d’un groupe électrogène.

L’ouvrage a été ferraillé par les Allemands de l’organisation Todt. Ceux-ci ont récupéré les volets blindés de la façade de gorge de l’ouvrage. N’ayant pas eu à subir les bombardements de la bataille de Verdun, et dorénavant aux bons soins d’une équipe de passionnés, l’ouvrage est dans parfait état de conservation.

L’ensemble général de l’ouvrage affecte la forme d’un hexagone irrégulier.

 

Voici le plan pour notre découverte :

     L’accès

L’accès à l’ouvrage est flanqué de deux imposants monolithes bétonnés (34), servant de poste de garde. Ceux-ci sont composés d’une pièce en chicane comprenant une embrasure de tir pointant sur le chemin d’accès à l’ouvrage. Sur leur dessus on trouve deux parapets d’infanterie bétonnés.

     

     Dans l’ouvrage

Bien que la superficie du site fasse quatre hectares, l’ouvrage en lui-même est assez réduit, environ 2.000 m2. Son entrée au centre de la façade de gorge (0) donne sur un accès en double chicane avec à droite et à gauche, un long couloir de circulation coudé à chaque extrémité.

     

En face, se trouve l’accès au sous-sol (12) et à deux escaliers menant à un débouché d’infanterie sur les dessus de l’ouvrage. Après avoir descendu quelques marches, empruntons le couloir de droite jusqu’aux puits de l’observatoire de commandement (22) et, celui singulièrement profond, de la tourelle de mitrailleuses (23). Celle-ci possède un splendide panorama de tir peint sous ses voussoirs. Avant d’y arriver, le couloir dessert une grande chambrée, transformée en salle pédagogique (13), le bureau et la chambre du commandant de l’ouvrage (14), le magasin aux vivres (17), la cuisine (16), des magasins, comme la lampisterie et le magasin à pétrole (15, 18 et 19), les latrines pour la troupe (20) et pour les officiers (21) et les niches à munitions pour les mitrailleuses (23).

     
     
     
     

Sur la gauche, le couloir permet d’accéder aux superstructures de la tourelle cuirassée à éclipse pour deux canons de 75 millimètres (10) et à un observatoire de commandement détaché de l’ouvrage (32), accessible par un petit couloir large de soixante centimètres et long de quinze mètres. Ce couloir de gauche dessert la seconde chambrée de trente hommes (1), une chambre pour huit sous-officiers (2), des locaux (3 et 4), le puits d’accès à l’observatoire cuirassé de la tourelle de 75 mm (8) et les magasins de la tourelle de 75 millimètres (9).

     
     
     
     

    Les dessous

Les dessous ne sont pas ouverts au public. Un escalier donne accès aux pièces du sous-sol. Dans l’une, on trouve des citernes à eau rivetées mises en place lors de la construction et, dans l’autre, on peut voir un curieux dispositif alimentant en air chaud les gaines de ventilation desservant les chambres. Comme dans tous les ouvrages de la place de Verdun, le programme que l’on connait sous le nom de « travaux 17 », fut appliqué à la Falouse [pour plus d’informations sur les travaux dits « de 17 », il pourra être utile de se reporter à l’article : Canon versus cuirasse (3/3)].

     

      Les dessus

Ses fossés adoptent un profil triangulaire sans contrescarpe, ni escarpe. Avec le profil triangulaire, on ne se préoccupe pas du flanquement puisqu’il n’y a plus d’angle mort. Mais en simplifiant ainsi l’obstacle, on enlève à l’ouvrage une bonne partie de sa valeur. Ce profil est adopté principalement pour les ouvrages secondaires ne comportant pas d’artillerie.

Sur le dessus de l’ouvrage, se trouve un débouché pour l’infanterie en béton et un parapet d’infanterie en terre (cf la deuxième et la dernière photographies de cet article).

Sur sa gauche, on accède à la tourelle à éclipse de 75 millimètres type 75R 05 (tourelle portant le numéro 18), en position haute, et à son observatoire cuirassé (observatoire portant le numéro 63), mis en place en 1905. La tourelle de 75 millimètres de l’ouvrage est livrée après bien des péripéties en décembre 1906. Le 26, le camion de transport tombe dans le fossé près de l’église de Belleray et trois journées sont nécessaires pour la dégager. Fin janvier 1907, les pièces sont prêtes à être assemblées.

La tourelle de 75R 05 est une tourelle à éclipse conçue en 1901 et adoptée par l’ état-major en 1905. Son rôle est de défendre les abords d’un ouvrage ainsi que battre ses intervalles. Pour cela, elle est armée de deux canons de 75 millimètres qui sont raccourcis de soixante centimètres. La portée de tir est de 4.900 mètres à une cadence de tir de onze coups à la minute par pièce. Les pièces sont protégées sous une coupole d’acier de trente centimètres d’épaisseur.

La tourelle de 75 millimètres de l’ouvrage fonctionne, autant la rotation que manœuvre permettant d’éclipser la tourelle. Le niveau inférieur est en cours de restauration, toutes les parties métalliques : les poutrelles, l’aspirateur-ventilateur, le bras de balancier, le contrepoids et le tube de rechange ont été nettoyées, grattées et peintes en blanc cassé (février 2013). La restauration du niveau intermédiaire, l’étage de commandement,sera également entreprise et une deuxième armoire à obus réalisée.

       
   

A proximité de la tourelle de 75 millimètres, face à la Meuse, se trouve un observatoire cuirassé de commandement (numéro 64). Il est accessible depuis l’intérieur de l’ouvrage par un étroit couloir bétonné.

     

Une première parenthèse : les observatoires cuirassés et la tourelle de mitrailleuses Hotchkiss modèle 1899

Les observatoires cuirassés sont les yeux du fort. Ils sont inventés en 1894 pour mettre à l’abri des obus ou des balles les soldats qui observent les lignes ennemies pour diriger les tirs des tourelles. (Seule la tourelle de mitrailleuses n’a pas besoin d’observatoire pour diriger ses tirs). Ces observatoires sont placés au sommet des ouvrages ou sur les parapets de manière à ce qu’il aient la meilleure vue.

L’observatoire cuirassé se compose d’une cloche en acier de 7,5 tonnes de 25 centimètres d’épaisseur et de 2 mètres de haut. Elle possède trois créneaux permettant à  un observateur d’avoir un angle de tir de 240° maximum. Cette dernière est ancrée au ¾ dans une colonne de béton de 1,50 mètres d’épaisseur. L’accès à l’observatoire ou à la cloche s’effectue dans la majorité des cas depuis l’intérieur du fort grâce à une échelle verticale. En haut de cette échelle, on y trouve le plancher de l’observatoire qui est réglable en hauteur, ce qui permet l’aménagement intérieur en fonction de la taille de l’observateur. Ce plancher peut aussi descendre grâce à des cordes jusqu’en bas de l’échelle pour évacuer un blessé ou un tué. Il peut communiquer avec le poste de commandement ou la tourelle grâce à des tubes acoustiques.

Les observateurs observent la ligne de défense depuis un observatoire cuirassé avec :

  •  un goniomètre de siège que l’on place sur un des trois supports en bronze sous un créneaux; il sert à déterminer les coordonnés de tir ;
  • un panorama (ou une carte au 1/20000ème), qui est utilisé pour déterminer les différentes cibles en fonction des points remarquables du terrain ;
  • une lampe pour utiliser le goniomètre de nuit ;
  • un tableau de renseignements donnant les azimuts et les points remarquables.

Il existe deux modèles d’observatoire, le premier mesure 80 centimètres de diamètre, c’est le modèle le plus répandu. Le second est fabriqué à partir de 1912, avec un mètre de diamètre, ce qui permet à l’observateur d’avoir plus de place pour se servir de ses instruments.

 

En remontant sur le dessus l’ouvrage, à l’opposé de la tourelle de 75 millimètres, on trouve la tourelle de mitrailleuses de type GF4 (numéro 33, marché Schneider du 25 mars 1903, usine du Creusot et tir de réception, le 11 janvier 1909) et le troisième observatoire cuirassé (numéro 65, marché Schneider du 25 mars 1903, usine du Creusot). La tourelle est en position de tir et a conservé toutes ses tôles barbette. Elle était équipée de deux mitrailleuses de 8 mm modèle 1899 tirant alternativement. Cette disposition permet de tirer avec une arme pendant que l’autre refroidit. La cadence de tir de la tourelle est de 700 coups par minute à une distance maximum de 1.700 mètres, avec un angle de tir vertical de +8 à -9°. Une sécurité sera installée après 1902 et améliorée en 1914 pour empêcher la tourelle de s’éclipser lorsque les mitrailleuses sont sorties. Les munitions des mitrailleuses sont placées dans des niches aménagées dans le béton du puits de la tourelle, elles permettent de stocker jusqu’à 57.600 cartouches.

Tourelle-de-mitrailleuse-transparenteVidéo en 3D d’une tourelle de mitrailleuses Hotchkiss, modèle 1899 (en provenance de la Chaîne Hommageauxforts [Vidéo animation réalisé par le logiciel « Sketchup 8 free, auteurs :Google Sketchup et François BRANCOURT »; cette mention ne peut être ni modifiée ni inversée ni oubliée; la distribution ou diffusion ne peut être qu’à but non lucratif en citant les auteurs comme ci dessus. Montage par logiciel Widows Movie Maker version 2.1.4028.0. Musiques libres de droit lors d’emploi à but non lucratif  et à titre illustratif obtenues par les accompagnements musicaux mis à disposition par le service accompagnenent musical YouTube video et / ou par le service en ligne Sound fishing pour ses musiques libres de droit en citant les auteurs dans le générique de l’animation concernée.] )  :

La tourelle de mitrailleuses et l’observatoire cuirassé sont recouverts de peinture verte, comme à l’origine.

     

Redescendons des dessus de l’ouvrage et dirigeons-nous vers la guérite blindée de parapet. Elle est de type n°1, car complètement isolée. Placée sur le parapet d’infanterie, elle possédait une porte d’accès blindée.

Pour éviter l’installation d’observatoires cuirassés qui est très coûteuse, on installe sur les remparts des guérites blindées. Elles servent à abriter des balles, des obus shrapnel et des projections de rocailles, les sentinelles observant les lignes ennemies pour prévenir l’infanterie de rempart de la préparation d’un assaut ennemi après un bombardement. Il faut attendre le 15 juin 1905 pour que les deux types les plus répandus soient mis au point, ils seront installés dans les ouvrages après 1907. Ce modèle de guérite se compose d’une coupole en tôle d’acier emboutie de 2,5 centimètres d’épaisseur ou en acier moulé de 3,5 centimètres. Elle est placée dans une colonne de béton spécial de 80 centimètres d’épaisseur. La sentinelle peut observer soit debout ou assise sur un banc mobile réglable en hauteur.

Gb. Collection Vaubourg Cédric www.fortiffsere.fr.      

     En quittant l’ouvrage

Arrêtons-nous au cantonnement de plein air installé par Frédéric et son équipe de passionnés.

       

Une seconde parenthèse : les lanternes de forteresse 

Avant de quitter le site, Fortification et Mémoire souhaite vous montrer les images de l’exposition de lanternes de forteresse présentée dans l’ouvrage de la Falouse lors des Journées européennes du patrimoine en 2011. Cette exposition était présentée par monsieur Florian Garnier, président du Cercle d’histoire militaire de Remiremont.

Ces lanternes éclairent les extérieurs et les galeries des forteresses. Elles ont été utilisées par l’armée de 1840 à 1940. On en compte une cinquantaine par ouvrage. Autant dire que, « comme elles portaient seulement à une dizaine de mètres, ce n’était pas Versailles dans les forts ». Elles fonctionnent à l’huile, de colza essentiellement, au pétrole et à la bougie parfois. La plupart d’entre elles se compose d’un réservoir, d’un quinquet et d’un conduit. Toutes sont de fabrications artisanales. Ce sont donc des pièces uniques. « De certaines, il ne reste pas dix exemplaires dans le monde, aussi aujourd’hui elles peuvent être vendues plusieurs milliers d’euros », explique monsieur Garnier.

Portatives ou fixes, elles ont une autonomie de six à douze heures. Un lampiste est chargé de les remplir, les allumer et les entretenir. «Une importante responsabilité ».

Les lanternes de casemate éclairent les chambrées. L’allumage se fait par le dessous et par courant d’air. Elles sont réglées et éteintes par une chaînette. Il y a aussi des lanternes de table, de patrouille, des cages appliques, et même des lanternes de télégraphie optique.

     

« Ces lampes ont une histoire, un vécu, commente le passionné d’histoire. On en cherche toujours. Mon rêve est d’en rassembler suffisamment pour organiser des visites de forts à la lanterne d’époque ».

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Le plus de Fortification et Mémoire :

 

La brochure de l’office de tourisme de Verdun sur l’ouvrage de la Falouse : brochure ouvrage de la Falouse.

Avant de partir….

Ne remontez pas précipitamment dans votre voiture !  Il est vrai qu’il y a beaucoup à voir à Verdun, mais prenez le temps de converser avec les passionnés, membres de l’association des Amis de l’ouvrage de la Falouse. Ne serait-ce que pour prendre conscience du travail considérable de restitution des faits historiques par l’évocation de la vie dans un fort « de l’arrière » aux travers des mannequins présents. Aujourd’hui, Frédéric et ses camarades ont investi 200.000 euros pour l’achat et la restauration de l’ouvrage. Mais surtout, par comparaison des photographies prises avant et lors la reprise de l’ouvrage par Frédéric et ses camarades, se rendre compte du fantastique (terme choisi) travail de restauration réalisé pour présenter aux visiteurs : « un ouvrage intacte encore dans son jus ».

La dernière photographie de l’ouvrage, à vous maintenant d’aller le découvrir !

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Nous tenons, également, à vous présenter les deux ouvrages de Frédéric, notre expert pour la visite. Dans le livre : « 1916, Verdun. Secrets d’un place forte », et notamment dans le CD-ROM vendu avec, vous trouverez des photographies avant sa restauration et découvrirez les peintures de la tourelle de mitrailleuses.

 

Nous espérons que cet article vous aura intéressé tout autant qu’il fut passionnant pour nous à écrire. En tout cas, Fortification et Mémoire est heureux de vous faire partager le fruit de son travail.

Le site internet de l’ouvrage : ici.

Période et horaires d’ouvertureouvrage de la Falouse

Sources

Bibliographique

  • Verdun, les forts de la Victoire. Guy Le Hallé. 1998.
  •  Index de la fortification française 1874 – 1914. Marco Frijns, Luc Malchair, Jean-Jacques Moulins et Jean Puelinckx. 2008.
  • 1916, Verdun. Secrets d’une place forte. Jean-Luc Kaluzko et Frédéric Radet. 2006.
  • Index de la fortification française 1874 – 1914.
  • Articles de presse.

Sitographique

  • wikipedia.fr
  • ouvragefalouse.forumgratuit.org
  • fortiffsere.fr
  • fortduparmont.com
  • lepoiludelamarne.forumactif.fr

 2012-021

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