Ha-ha

Le ha-ha fut utilisé dès l’Antiquité dans les fortifications afin de retarder les assaillants. Le terme est employé jusqu’au début du XXe siècle, pour désigner un type d’obstacle particulier.
À un « ha-ha » correspond une interruption faite usuellement dans les paliers des escaliers et que l’on recouvre d’un petit pont mobile, susceptible d’être retiré facilement lorsqu’on veut interrompre les communications. Cette disposition est surtout employée pour protéger la communication du chemin couvert avec le fossé.
Ces interruptions doivent être, autant que possible, assez larges pour empêcher un franchissement aisé par des moyens de fortune. On recommandait une longueur minimale de 4 mètres.
Ces coupures peuvent être réalisées dans une poterne, une porte, une rampe, un escalier…que l’on franchit sur un pont mobile, des poutrelles ou des madriers faciles à ôter en cas de besoin.
 
Des illustrations : ici.

Au XVIIe siècle, François Mansart décide de les placer au bout des allées des jardins pour dégager la vue tout en bloquant le passage. La gouvernante du Grand Dauphin, fils de Louis XIV, lorsqu’il était petit, l’empêchait de s’en approcher. Un jour, dans les jardins de Meudon, échappant à sa vigilance, il alla vers le bord du saut de loup et dit en riant : « Ha ha, ce n’est que cela qui doit me faire peur ! » Désormais, les courtisans appelèrent les sauts-de-loup des ha-ha. C’est au XIXe siècle que le mot remplaça définitivement le nom de saut de loup.

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