- Casemates (Casemate)
Local fortifié au moyen d'une voûte protectrice contre le tir vertical au moment où l'artillerie prit de l'importance. Préconisée par Galasso Alghisi en 1570. En France, on trouve une casemate dans les défenses du château de Bonaguil (1520-1530) et Vauban en a exécuté à Besançon en 1677. Ce sont des chambres voûtées à l'épreuve de l'artillerie, aménagées dans le rempart et comportant une embrasure permettant au canon de tirer. La tour casematée flanquante de Vauban annonce les casemates étagées à canons de Montalembert. À ces casemates dites actives, s'ajoutent des casemates passives (sans effet sur la défense) à usage de caserne ou de magasin.
Casemate Haxo : du nom du général qui réorganisa l'École de fortification de Metz (1830). Les pièces d'artillerie sont abritées dans des casemates frontales (comme celles de Montalembert) dont l'embrasure très large (minimum 1 mètre par 0,80 mètre) sont recouvertes d'une voûte en maçonnerie et d'une couche de terre. Son chef-d'œuvre se situe à Grenoble au sommet de la Bastille (casemates construites de 1824 à 1835).
Casemate cuirassée : en 1865, le capitaine du Génie de l'armée prussienne Schumman renforce la casemate Haxo en remplaçant les menuiseries par des rails et des fers en V. En France, la casemate Mougin pour un canon de 138 millimètres est la première casemate cuirassée que la France va installer dans ses fortifications. Elle est conçue par le Commandant Mougin en 1877, d'abord en fer laminé puis en fonte.

La casemate cuirassée en fer laminé du commandant Mougin pour canon de 138 millimètres du fort de château Lambert.
Casemate de Bourges : inventé par le commandant du Génie Laurent, et expérimenté en 1895 au polygone de Bourges, ce type de casemate bétonnée, pour deux pièces d'artillerie (75 millimètres) tirant en flanquement par des embrasures protégées par un mur en aile, est venu renforcer certains forts et ouvrages, principalement dans la région de Verdun.

Une des casemates de Bourges du fort d'Uxegney.
Casemate Pamart : inventée par le capitaine Léon Pamart à Verdun. Sorte de nid de mitrailleuses porté en avant d'un ouvrage et relié à lui au moyen d'une galerie souterraine. Une cloche blindée en forme de tête d'éléphant (ou d'oiseau) surmonte la casemate. La place de Verdun, de 1916 à 1917, est dotée de nombreux exemplaires de ce type de casemate. Des casemates identiques furent utilisées plus tard, dans la ligne Maginot.

Une casemate Pamart.
- Embrasures (Embrasure)
Endroit où l'on mettait à feu le canon. Ouverture ménagée dans l'épaisseur d'une construction nécessitée par le percement d'une baie. Dans la période médiévale, il s'agit d'une niche voûtée ménagée dans l'épaisseur, souvent démesurée, des murailles. Énorme à l'intérieur, restreinte à l'extérieur, précédant une fenêtre, une archère ou une meurtrière, destinée à recevoir un tireur ou un guetteur.
À partir de l'utilisation de l'artillerie à poudre, orifice largement ébrasé vers l'extérieur, ouvert dans une masse couvrante, une muraille, un champ de tir étendu à une arme d'infanterie ou d'artillerie, tout en garantissant celle-ci et ses servants des coups de l'ennemi.
- Fossé
Principal obstacle de la fortification, il comporte trois paramètres principaux : largeur, profondeur, mur d'escarpe. Fortement recommandé par les ingénieurs grecs dès la fin du IVe siècle avant J.C., le fossé n'était souvent que le résultat du prélèvement des terres nécessaires à l'édification de la levée. Il devient de règle après les Croisades, rendant l'approche des machines de siège plus difficile, forçant l'ennemi à faire des comblements et compliquant considérablement l'usage des mines. Sa grande largeur au Moyen Age (de 12 à 20 mètres) est parfois exceptionnelle comme à Paris (30 mètres pour les douves de Charles V, non compris un dos de 5 à 6 mètres séparant un fossé sec de 15 mètres), diminue et se soumet à des règles strictes à l'époque de la fortification bastionnée (8 à 10 mètres), alors que sa profondeur s'accentue (9 à 10 mètres), particulièrement dans les forts.
Fossé diamant
Dans la fortification moderne, le fossé diamant est un petit fossé affectant la forme d’un diamant taillé (formes anguleuses), situé en avant des ouvrages. Ce fossé est large d’un mètre à cinq mètres et profond de trois mètres à quatre mètres. Il est situé en avant de toutes sortes d’ouvrages tels que : caponnières, poternes, entrées, casemates, blocs… .
Ce fossé précéde les embrasures d’un organe de défense de façon à empêcher toute approche de ces dernières. Il était demandé que le fond du fossé diamant se situe à trois mètres au moins en dessous du niveau inférieur des embrasures. le fossé diamant sert aussi à éviter que les amas de débris de maçonnerie pouvant être provoqués par les tirs au pied des ouvrages ne viennent rapidement obturer les embrasures.
Le fossé diamant est un élément typique de la plupart des blocs de la ligne Maginot.
Caponnière du fort de Saint-Marc avec le fossé diamant l’entourant.
On nomme douve un fossé pouvant être inondé.
- Poternes (Poterne)
Une poterne est une petite porte qui est intégrée aux murailles d'une fortification, de façon discrète et qui permettait aux habitants du château de sortir ou rentrer à l’insu de l’assiégeant. Placée dans le bas des courtines, au niveau des fossés, elle était généralement sous la protection des meurtrières d'une tour proche ou d'une bretèche.
Porte secondaire d’accès à la place, placée en milieu de courtine ou derrière l’orillon d’un bastion. La poterne est en général murée d’origine et ouverte seulement quand l’assaillant a choisi le secteur d’attaque.
Dans la fortification bastionnée, on appelle généralement poterne une galerie maçonnée, inclinée, voûtée et noyée dans les terres du parapet, permettant de descendre dans le fossé. La communication est établie à l'aide d'un escalier ou d'une rampe mobile en bois facilement escamotable. La poterne a ordinairement 2,50 mètres de largeur et autant de hauteur.
- Blocs (Bloc)
Ouvrage bétonné placé à l'extrémité d'un rayon du "fort palmé" de la ligne Maginot, soit casemate, soit tourelle, voire les deux à la fois. Il peut être d'observation, d'artillerie ou d'infanterie, d'entrée (hommes et/ou munitions).
Les entrées des ouvrages de la ligne Maginot sont les blocs des ouvrages par lesquels les personnels de défense et de maintenance peuvent s'introduire ou sortir, ainsi que le matériel et ravitaillement. Elles sont adaptées aux besoins potentiels de l'ouvrage, tout en étant en principe infranchissables par les forces ennemies.
Les blocs de combat de la ligne Maginot sont les éléments qui, abritant mitrailleuses et canons guidés par des observatoires, assurent la fonction combattante des ouvrages.

Le bloc entrée des munitions de l'ouvrage de Schœnenbourg.
- Fossé diamant
Dans la fortification moderne, le fossé diamant est un petit fossé affectant la forme d'un diamant taillé (formes anguleuses), situé en avant des ouvrages. Ce fossé est large d'un mètre à cinq mètres et profond de trois mètres à quatre mètres. Il est situé en avant de toutes sortes d'ouvrages tels que : caponnières, poternes, entrées, casemates, blocs... .
Ce fossé précéde les embrasures d'un organe de défense de façon à empêcher toute approche de ces dernières. Il était demandé que le fond du fossé diamant se situe à trois mètres au moins en dessous du niveau inférieur des embrasures. le fossé diamant sert aussi à éviter que les amas de débris de maçonnerie pouvant être provoqués par les tirs au pied des ouvrages ne viennent rapidement obturer les embrasures.
Le fossé diamant est un élément typique de la plupart des blocs de la ligne Maginot.

Caponnière du fort de Saint-Marc avec le fossé diamant l'entourant.
- Caponnière
Dans la fortification médiévale
Apparue au milieu du XVe siècle sous la dénomination initiale de moineau puis de caponnière à peine cinquante plus tard, la caponnière « première définition » était une alternative aux tours médiévales. Sa conception avait été stimulée par les constants progrès de l'artillerie à poudre auxquels les ingénieurs militaires se devaient d'apporter rapidement des parades efficaces. On constata à cette époque que le franchissement du fossé constituait une des phases les plus cruciales d'un siège et qu'un fossé intelligemment conçu et bien défendu pouvait constituer, à moindres frais, un obstacle redoutable. Plus limitées dans leur usage tactique (puisqu'elles ne servaient qu'à la défense le fossé) mais bien moins coûteuses à construire que les grosses tours d'artillerie qu'on édifiait également à cette époque, les caponnières étaient des petits ouvrages bas, implantés en fond de fossé et recouverts d'une épaisse et massive toiture en maçonnerie posée sur voûtes et faisant office de blindage supérieur. La caponnière de la fin du Moyen Âge abritait une ou plusieurs casemates (chambres de tir voutées) permettant de faire feu avec des armes à feu portatives ou des pièces d'artillerie de petit calibre (en effet, de l'utilisation de pièce de gros calibre aurait causé de trop importants dégagements de fumées de tir, très toxiques, qui auraient rendu les casemates intenables après quelques tirs) Remplaçant les tours traditionnelles, les caponnières permettaient aux défenseurs d'une place forte de fournir des tirs de flanquement (c'est-à-dire parallèles aux courtines) tout en étant relativement à l'abri des projectiles de l'artillerie assiégeante. En effet, contrairement aux tours que leur hauteur et leur masse rendait désormais vulnérables aux canons des assaillants, les caponnières avaient l'avantage d'être défilées, c'est-à-dire d'être à l'abri des coups directs de l'artillerie de siège. Les exemples de moineaux/caponnières de cette époque subsistant encore sur notre territoire sont rares. Citons donc parmi les plus intéressants que l'on puisse observer: les exceptionnelles caponnières du petit château de Bridoré (Indre-et-Loire), le magnifique moineau à deux niveaux situé dans le grand fossé du château de Bonaguil (Lot-et-Garonne), les caponnières semi-souterraines érigées en travers du fossé du fort de Salses (fin du XVe siècle, Pyrénées-Orientales) ainsi que la caponnière des fortifications de Metz implantée juste en bordure de la rivière Seille, au pied d'une portion de l'enceinte urbaine qui fut remparée à la même époque. L'une des canonnières de cet ouvrage messin est remarquable puisqu'elle présente, sur sa face externe, une sculpture obscène censée narguer l'ennemi: un soldat, penché vers l'avant et culotte baissée sur les chevilles, présente son postérieur à l'assaillant qu'il observe avec la tête à l'envers entre ses jambes, l'anus de ce personnage n'étant autre que… l'orifice circulaire de la canonnière ! Cette curieuse sculpture du XVe siècle est d'ailleurs réputée être à l'origine d'une célèbre chanson de corps de garde intitulée L'Artilleur de Metz. Hors de France, il faut mentionner les remarquables caponnières implantées au pied de l'énorme tour d'artillerie du XVe siècle - appelée fort Munot - à Schaffhouse (Schaffhausen) en Suisse.

La caponnière Dex, des remparts médiévaux de Metz.
Dans la fortification bastionnée
C'est un passage de trois mètres de largeur en moyenne, semi-enterré mais non recouvert, situé au fond du fossé et permettant, à partir d'une poterne débouchant au pied de la courtine, de joindre le corps de place à un ouvrage extérieur, une demi-lune ou une lunette par exemple. Sur toute sa longueur, la caponnière est bordée à droite et à gauche, d'un parapet (en terre ou en maçonnerie) permettant de fournir des feux d'infanterie de part et d'autre de ce passage et, partant, d'interdire à l'assiégeant de circuler librement au fond du fossé dans le cas où celui-ci serait parvenu à y descendre. Par extension, le terme caponnière fut attribué à tout passage protégé assurant une liaison entre deux ouvrages, fut-il semi-enterré en fond de fossé ou pas (voir la photo de droite montrant une caponnière à Colmar, qui n'est pas située dans le fond d'un fossé).
Dans la fortification polygonale
Remplaçant dès le milieu du XIXe siècle les bastions classiques devenus trop vulnérables aux obus de l'artillerie rayée, on désigna à cette époque sous le terme de "caponnières" des ouvrages de fortification accolés au corps de place qui servaient à défendre le fossé par des tirs de flanquement donnés au moyen d'armes à feu individuelles ou avec de la très petite artillerie conçue spécifiquement pour cet usage (comme le canon-revolver Hotchkiss par exemple) La caponnière du XIXe siècle est donc une véritable réminiscence du moineau médiéval ! La caponnière contemporaine n'est jamais plus haute que l'escarpe du corps de place (elle est même souvent plus basse) afin d'être défilée aux coups directs de l'assaillant. Elle peut être simple ou double, selon qu'elle défend un ou deux fossés. Dans ce dernier cas, cela implique qu'elle est nécessairement située à un angle du fort afin de pouvoir prendre en enfilade deux fossés convergents. Les caponnières du XIXe siècle furent aussi fréquemment implantées près des entrées des forts afin de défendre celles-ci. Certains forts -comme le fort de Marre à Verdun- avaient même leur entrée principale située dans une grosse caponnière, à l'instar de ce que fut le concept des tours-portes dans la fortification du Moyen Âge ! Les moyens d'attaque rivalisant sans cesse d'ingéniosité avec ceux de la défense -laquelle devait s'adapter pour résister- on constate que l'histoire de la fortification à travers les siècles n'est qu'une suite d'innovations intéressantes qui furent ensuite abandonnées pour être ressuscitées quelques siècles plus tard sous une forme modernisée…
Le pied des caponnières était entouré d'une cunette (un petit fossé, donc lui-même creusé dans le fond du fossé principal) sèche ou remplie d'eau. L'approche des caponnières et le franchissement de leur cunette était défendu par des créneaux de pied, sortes longues de meurtrières horizontales -une version modernisée du vieux mâchicoulis médiéval- percées dans la courtine sous la protection d'un arc de maçonnerie surbaissé et bandé entre des contreforts. Ces créneaux de pied permettaient aux défenseurs de tirer au fusil selon un angle de 45 degrés ou quasiment verticalement.
Trop exposées aux tirs courbes de l'artillerie rayée lançant désormais de redoutables obus bourrés d'explosif brisant et non plus de poudre noire, les caponnières furent délaissées à partir des dernières années du XIXe siècle au profit des coffres de contre-escarpe. C'est ainsi que les derniers forts du système Serré de Rivières qui furent édifiés ne possédaient plus de caponnières mais des coffres de contrescarpe bétonnés, profondément enfouis sous le glacis et qui permettaient de donner des feux de revers dans le fossé ceinturant le fort.

Caponnière double au fort de Condé.
- Caponnières (Caponnière)
Dans la fortification médiévale
Apparue au milieu du XVe siècle sous la dénomination initiale de moineau puis de caponnière à peine cinquante plus tard, la caponnière « première définition » était une alternative aux tours médiévales. Sa conception avait été stimulée par les constants progrès de l'artillerie à poudre auxquels les ingénieurs militaires se devaient d'apporter rapidement des parades efficaces. On constata à cette époque que le franchissement du fossé constituait une des phases les plus cruciales d'un siège et qu'un fossé intelligemment conçu et bien défendu pouvait constituer, à moindres frais, un obstacle redoutable. Plus limitées dans leur usage tactique (puisqu'elles ne servaient qu'à la défense le fossé) mais bien moins coûteuses à construire que les grosses tours d'artillerie qu'on édifiait également à cette époque, les caponnières étaient des petits ouvrages bas, implantés en fond de fossé et recouverts d'une épaisse et massive toiture en maçonnerie posée sur voûtes et faisant office de blindage supérieur. La caponnière de la fin du Moyen Âge abritait une ou plusieurs casemates (chambres de tir voutées) permettant de faire feu avec des armes à feu portatives ou des pièces d'artillerie de petit calibre (en effet, de l'utilisation de pièce de gros calibre aurait causé de trop importants dégagements de fumées de tir, très toxiques, qui auraient rendu les casemates intenables après quelques tirs) Remplaçant les tours traditionnelles, les caponnières permettaient aux défenseurs d'une place forte de fournir des tirs de flanquement (c'est-à-dire parallèles aux courtines) tout en étant relativement à l'abri des projectiles de l'artillerie assiégeante. En effet, contrairement aux tours que leur hauteur et leur masse rendait désormais vulnérables aux canons des assaillants, les caponnières avaient l'avantage d'être défilées, c'est-à-dire d'être à l'abri des coups directs de l'artillerie de siège. Les exemples de moineaux/caponnières de cette époque subsistant encore sur notre territoire sont rares. Citons donc parmi les plus intéressants que l'on puisse observer: les exceptionnelles caponnières du petit château de Bridoré (Indre-et-Loire), le magnifique moineau à deux niveaux situé dans le grand fossé du château de Bonaguil (Lot-et-Garonne), les caponnières semi-souterraines érigées en travers du fossé du fort de Salses (fin du XVe siècle, Pyrénées-Orientales) ainsi que la caponnière des fortifications de Metz implantée juste en bordure de la rivière Seille, au pied d'une portion de l'enceinte urbaine qui fut remparée à la même époque. L'une des canonnières de cet ouvrage messin est remarquable puisqu'elle présente, sur sa face externe, une sculpture obscène censée narguer l'ennemi: un soldat, penché vers l'avant et culotte baissée sur les chevilles, présente son postérieur à l'assaillant qu'il observe avec la tête à l'envers entre ses jambes, l'anus de ce personnage n'étant autre que… l'orifice circulaire de la canonnière ! Cette curieuse sculpture du XVe siècle est d'ailleurs réputée être à l'origine d'une célèbre chanson de corps de garde intitulée L'Artilleur de Metz. Hors de France, il faut mentionner les remarquables caponnières implantées au pied de l'énorme tour d'artillerie du XVe siècle - appelée fort Munot - à Schaffhouse (Schaffhausen) en Suisse.

La caponnière Dex, des remparts médiévaux de Metz.
Dans la fortification bastionnée
C'est un passage de trois mètres de largeur en moyenne, semi-enterré mais non recouvert, situé au fond du fossé et permettant, à partir d'une poterne débouchant au pied de la courtine, de joindre le corps de place à un ouvrage extérieur, une demi-lune ou une lunette par exemple. Sur toute sa longueur, la caponnière est bordée à droite et à gauche, d'un parapet (en terre ou en maçonnerie) permettant de fournir des feux d'infanterie de part et d'autre de ce passage et, partant, d'interdire à l'assiégeant de circuler librement au fond du fossé dans le cas où celui-ci serait parvenu à y descendre. Par extension, le terme caponnière fut attribué à tout passage protégé assurant une liaison entre deux ouvrages, fut-il semi-enterré en fond de fossé ou pas (voir la photo de droite montrant une caponnière à Colmar, qui n'est pas située dans le fond d'un fossé).
Dans la fortification polygonale
Remplaçant dès le milieu du XIXe siècle les bastions classiques devenus trop vulnérables aux obus de l'artillerie rayée, on désigna à cette époque sous le terme de "caponnières" des ouvrages de fortification accolés au corps de place qui servaient à défendre le fossé par des tirs de flanquement donnés au moyen d'armes à feu individuelles ou avec de la très petite artillerie conçue spécifiquement pour cet usage (comme le canon-revolver Hotchkiss par exemple) La caponnière du XIXe siècle est donc une véritable réminiscence du moineau médiéval ! La caponnière contemporaine n'est jamais plus haute que l'escarpe du corps de place (elle est même souvent plus basse) afin d'être défilée aux coups directs de l'assaillant. Elle peut être simple ou double, selon qu'elle défend un ou deux fossés. Dans ce dernier cas, cela implique qu'elle est nécessairement située à un angle du fort afin de pouvoir prendre en enfilade deux fossés convergents. Les caponnières du XIXe siècle furent aussi fréquemment implantées près des entrées des forts afin de défendre celles-ci. Certains forts -comme le fort de Marre à Verdun- avaient même leur entrée principale située dans une grosse caponnière, à l'instar de ce que fut le concept des tours-portes dans la fortification du Moyen Âge ! Les moyens d'attaque rivalisant sans cesse d'ingéniosité avec ceux de la défense -laquelle devait s'adapter pour résister- on constate que l'histoire de la fortification à travers les siècles n'est qu'une suite d'innovations intéressantes qui furent ensuite abandonnées pour être ressuscitées quelques siècles plus tard sous une forme modernisée…
Le pied des caponnières était entouré d'une cunette (un petit fossé, donc lui-même creusé dans le fond du fossé principal) sèche ou remplie d'eau. L'approche des caponnières et le franchissement de leur cunette était défendu par des créneaux de pied, sortes longues de meurtrières horizontales -une version modernisée du vieux mâchicoulis médiéval- percées dans la courtine sous la protection d'un arc de maçonnerie surbaissé et bandé entre des contreforts. Ces créneaux de pied permettaient aux défenseurs de tirer au fusil selon un angle de 45 degrés ou quasiment verticalement.
Trop exposées aux tirs courbes de l'artillerie rayée lançant désormais de redoutables obus bourrés d'explosif brisant et non plus de poudre noire, les caponnières furent délaissées à partir des dernières années du XIXe siècle au profit des coffres de contre-escarpe. C'est ainsi que les derniers forts du système Serré de Rivières qui furent édifiés ne possédaient plus de caponnières mais des coffres de contrescarpe bétonnés, profondément enfouis sous le glacis et qui permettaient de donner des feux de revers dans le fossé ceinturant le fort.

Caponnière double au fort de Condé.
- Casemates (Casemate)
Une casemate, également appelée bunker ou blockhaus, est un local, souvent partiellement enterré, d'une fortification, d'un fort voire d'une tranchée, qui est à l'épreuve des tirs ennemis. On peut classer les casemates en deux catégories : les casemates passives destinées à abriter la troupe ou du matériel, comme, dans un casernement de fort Séré de Rivières ou dans le Führerbunker, le bunker protégeant Hitler des ennemis et des tirs d'obus, et les casemates actives protégeant ainsi des organes de tir (casemate d'artillerie ou d'infanterie).
Par extension, dans la Ligne Maginot et les fortifications du XXe siècle, une casemate peut être une construction isolée mais de taille assez importante.

La casemate de Dambach.