Fortification perpendiculaire

Nom donné tout d’abord par le marquis de Montalembert à son système de fortification polygonale et à ses forts à batteries casematées. La forteresse doit présenter son front à l’ennemi, c’est en cela qu’elle est perpendiculaire. La défense peut alors, sur ce front, aligner une artillerie puissante voire dévastatrice. Le principe est que l’artillerie du défenseur écrase celle de l’assaillant avant qu’il n’ait réellement le temps de la mettre en œuvre. Cette artillerie doit être protégée. Des casemates sont développées et systématisées pour abriter les canons. Ainsi, le défenseur devra affronter un feu nourri et aura de plus des difficultés à en faire taire les pièces qui en sont à l’origine. Enfin, la défense s’articule désormais sur une ligne de forts « détachés », si l’un tombe, toute la défense ne s’effondre pas, qui se couvrent mutuellement. La portée des canons étant d’environ 1 200 mètres jusqu’en 1860, on comprend l’organisation qui prévaut à Paris (1840) et Lyon pour lesquelles on adopte ce principe de couverture mutuelle.

La Barrière de l’Esseillon est un rare exemple de forteresse perpendiculaire selon le principe de Montalebert.

Avec ses sept constructions en cascade, le Fort Victor-Emmanuel est la pièce maitresse du dispositif. 1 500 hommes pouvaient aisément y manipuler leur matériel d’artillerie pour passer d’un bâtiment à l’autre. Le fort a en effet été entièrement conçu pour la circulation des chevaux et des canons.

 

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