- Braie
Ceinture de fortes palissades ou de maçonnerie que les ingénieurs du XVIe siècle construisaient en avant de l'enceinte d'une place pour en couvrir le pied contre les batteries de l'ennemi. Cependant les braies n'étaient pas toujours de fortes constructions, elles étaient même parfois des levées de terre.
- Couvre-face
Ouvrage de fortification du XVIIIe siècle comparable à la braie remparée de la fortification médiévale. Remplacée par la contre-garde.

En a, un couvre-face et en b, un contre-garde.
- Fausse-braie
Organe apparu avec l'artillerie et conçu pour la défense des fossés. On la dispose en avant du rempart principal. Elle est constituée d'un mur assez bas pour être masqué par le relief de la contrescarpe. Dans la fortification moderne, elle se transforme en contre-garde et couvre-faces. Ces défenses seront abandonnées au profit du boulevard.

La fausse-braie du château de Brest. Photo S.Déniel.
- Batteries (Batterie)
Groupement de pièces d'artillerie installées tant pour l'attaque que pour la défense. A l'origine, la batterie se composait d'une terre-plein où les pièces étaient alignées sur des plate-formes derrière une masse couvrante, appelée épaulement ou coffre et précédée d'un fossé creusé surtout pour fournir la terre nécessaire. Si elle constitue un petit ouvrage à ciel ouvert, c'est la batterie casematée. Certains de ces ouvrages prennent la forme de tours, comme les tours anglaises Martello.
Les batteries cuirassées sont des ouvrages revêtus de fer ou d'acier comme les coupoles ou tourelles des forts détachés.
Jusqu'à l'avènement du canon de 75 à tir rapide, les batteries de campagne françaises étaient composées de six pièces d'artillerie avec leurs caissons à munitions et voitures de service. A partir de 1899, elles furent ramenées à quatre pièces (artillerie lourde comprise).
En outre, l'artillerie lourde à grande puissance (ALGP) comme l'artillerie lourde sur voie ferrée (ALVF) n'en comportaient que deux (obusiers de 340 et 400 mm).
- Redan
Se dit des lignes, des faces qui forment des angles saillants et rentrants, de manière à se flanquer réciproquement.
- Gorge
Partie d'un ouvrage placée du côté du terrain sur lequel l'ennemi à le moins de chance de venir s'établir. Dans l'architecture bastionnée, les ouvrages dont la gorge n'est munie d'aucun parapet sont dits : ouverts à la gorge. Ceux dont la gorge est défendue sont dits : fermés à la gorge. La gorge d'un fort du système polygonal se trouve du côté opposé à l'ennemi, on parle alors de front de gorge. C'est là que l'on trouve ses éléments les plus sensibles: entrées, puits, télégraphe, réserves... .
- Contre-garde
Contre-garde, auparavant couvre-face, ouvrage en terre ou en maçonnerie, construit en avant d'un bastion dérivant de la fausse-braie et parallèlement à ses faces, pour le mettre à l'abri des batteries de brèche, et forcer l'ennemi à vaincre un obstacle de plus avant de toucher au corps de la place. On pouvait par ce moyen renforcer les parties faibles d'une enceinte, fortifiée.
Elle est généralement la même forme que le redan et comme lui est ouverte à la gorge. La contre-garde peut être en forme de V inversé ou de fer à cheval.

Les termes de la fortification bastionnée.
- Bastion
Son invention au début du XVIe siècle est une réponse au développement de l'artillerie et de l'emploi des mines. On attribue les premiers essais de construction de fortifications bastionnées à Francesco di Giorgio Martini.
Les premières applications en France peuvent se voir à Navarrenx, alors en Navarre, à Saint-Paul-de-Vence et à Montreuil-sur-Mer dont les remparts ont été construits, le premier, à partir de 1540 sur les plans de Fabricio Siciliano et le second, en 1544, sur ceux de Jean de Renaud de Saint-Rémy. En 1585, l'ingénieur italien Aurelio Pasini fit ériger des fortifications à Vitry-le-François.
Sa forme est pentagonale, avec deux faces vers l'ennemi, deux flancs fournissant les feux de flanquement sur la courtine et la gorge vers le corps de place. Les flancs étaient de deux types, droits ou courbes avec des orillons. Le bastion pouvait être plein et coiffé d'un cavalier, une plateforme surélevée, elle aussi pentagonale, où se positionnait l'artillerie à longue portée. Les bastions alternaient avec des ouvrages avancés, les demi-lunes et tenailles qui croisaient leur feux avec ceux des bastions, dessinant un plan général en étoile. Les angles des bastions étaient souvent équipés d'une échauguette pour les sentinelles du fort.
À son origine, le bastion était lié au corps de la fortification principale et la chute de l'un d'entre eux signifiait le plus souvent la chute du fort. Vauban innova en le transformant en ouvrage détaché, qu'il nomma contre-garde. La tour bastionnée qui le remplaçait sur le corps de place permettait alors de tirer avec de l'artillerie, sur l'arrière du bastion, après sa capture, ce qui rendait la tâche de l'assaillant encore plus compliquée. La gorge des bastions est soit ouverte, fermée ou remparée. Le bastion est plein quand son terre-plein est au niveau des courtines, vide lorsque son terre-plein est en contrebas de ce niveau. Le bastion peut être défendu par plusieurs casemates.

Saint Martin de Ré. Les demi-lunes, îlots triangulaires également entourés par le fossé, une à gauche (43) et une à droite (42), en avant garde. Trois bastions triangulaires (29/30/31), ayant aux extrémités latérales un orillon masquant trois embrasures (dont les canons, invisibles de l'attaquant, balayaient le fossé de leurs boulets et mitraille) relié aux bastions voisins par la courtine.