- Saillants (Saillant)
Les angles saillants, dans un polygone, sont ceux dont la pointe est en dehors, par opposition aux angles rentrants dont la pointe est en dedans.
En terme de fortification, l'angle saillant est celui dont la pointe est tournée vers la campagne, par opposition à l'angle rentrant qui est celui dont la pointe regarde la place.
En topographie, qui avance, qui sort en dehors : une corniche saillante.
- Fossé
Principal obstacle de la fortification, il comporte trois paramètres principaux : largeur, profondeur, mur d'escarpe. Fortement recommandé par les ingénieurs grecs dès la fin du IVe siècle avant J.C., le fossé n'était souvent que le résultat du prélèvement des terres nécessaires à l'édification de la levée. Il devient de règle après les Croisades, rendant l'approche des machines de siège plus difficile, forçant l'ennemi à faire des comblements et compliquant considérablement l'usage des mines. Sa grande largeur au Moyen Age (de 12 à 20 mètres) est parfois exceptionnelle comme à Paris (30 mètres pour les douves de Charles V, non compris un dos de 5 à 6 mètres séparant un fossé sec de 15 mètres), diminue et se soumet à des règles strictes à l'époque de la fortification bastionnée (8 à 10 mètres), alors que sa profondeur s'accentue (9 à 10 mètres), particulièrement dans les forts.
Fossé diamant
Dans la fortification moderne, le fossé diamant est un petit fossé affectant la forme d’un diamant taillé (formes anguleuses), situé en avant des ouvrages. Ce fossé est large d’un mètre à cinq mètres et profond de trois mètres à quatre mètres. Il est situé en avant de toutes sortes d’ouvrages tels que : caponnières, poternes, entrées, casemates, blocs… .
Ce fossé précéde les embrasures d’un organe de défense de façon à empêcher toute approche de ces dernières. Il était demandé que le fond du fossé diamant se situe à trois mètres au moins en dessous du niveau inférieur des embrasures. le fossé diamant sert aussi à éviter que les amas de débris de maçonnerie pouvant être provoqués par les tirs au pied des ouvrages ne viennent rapidement obturer les embrasures.
Le fossé diamant est un élément typique de la plupart des blocs de la ligne Maginot.
Caponnière du fort de Saint-Marc avec le fossé diamant l’entourant.
On nomme douve un fossé pouvant être inondé.
- Capitales (Capitale)
Axe principal d'un ouvrage. C'est une ligne passant successivement par les saillants d'un ouvrage et de son chemin couvert, qui dans un ouvrage régulier en constitue la bissectrice. La capitale d'une tour est perpendiculaire à sa gorge. La capitale d'un bastion est la bissectrice d'un angle saillant.

- Angles (Angle )
Angle flanquant : angle par lequel le flanc d'un bastion se rattache à la courtine.
Angle flanqué : angle formé par les deux faces d'un saillant et qui en constitue "la pointe".
Angle mort : zone non atteinte par les projectiles des tirs directs; leur trajectoire étant rectiligne, l'assaillant se met à l'abri dans un angle mort avant un assaut, pour entreprendre une sape ou un fourneau de mine; le défenseur doit s'assurer de n'en laisser aucun.
- Traverse
La traverse est une accumulation de terre ou un mur épais disposé en travers des chemins couverts, des terre-pleins des bastions et des courtines pour garantir les pièces des tirs d'enfilade ou d'écharpe. Il peut s'agir également d'un local construit en travers d'une courtine, par exemple, et protégé des coups, pour servir de stockage ou d'abris.

Les traverses. Planche XII du Traité de l'attaque des places de Vauban.
- Batardeau
Le batardeau est, dans la fortification, un massif de maçonnerie qui traverse toute la largeur du fossé : on le place ordinairement vis-à-vis les angles saillants des bastions et des demi-lunes, et sur le prolongement des capitales de ces ouvrages.
On fait des batardeaux dans les fossés d'une place, pour en retenir l'eau et empêcher qu'elle ne s'écoule par les endroits du fossé qui se trouvent plus bas que les autres.
Pour qu'un batardeau soit bon et solide, il doit avoir depuis 15 pieds jusqu'à 18 pieds d'épaisseur. On le construit vis-à-vis les angles saillants des ouvrages de la fortification; parce que dans tout autre endroit il pourrait servir de couvert à l'ennemi dans le passage du fossé contre le feu de la place. Sa partie supérieure forme une espèce de toit en dos d'âne, elle se nomme la cape du batardeau. On construit sur le milieu de la cape une petite tour d'environ 6 ou 7 pieds de hauteur et d'autant de diamètre; elle sert à empêcher qu'on marche sur la cape.

Batardeau sur une écluse à Gravelines.
- Batardeaux (Batardeau)
Le batardeau est, dans la fortification, un massif de maçonnerie qui traverse toute la largeur du fossé : on le place ordinairement vis-à-vis les angles saillants des bastions et des demi-lunes, et sur le prolongement des capitales de ces ouvrages.
On fait des batardeaux dans les fossés d'une place, pour en retenir l'eau et empêcher qu'elle ne s'écoule par les endroits du fossé qui se trouvent plus bas que les autres.
Pour qu'un batardeau soit bon et solide, il doit avoir depuis 15 pieds jusqu'à 18 pieds d'épaisseur. On le construit vis-à-vis les angles saillants des ouvrages de la fortification; parce que dans tout autre endroit il pourrait servir de couvert à l'ennemi dans le passage du fossé contre le feu de la place. Sa partie supérieure forme une espèce de toit en dos d'âne, elle se nomme la cape du batardeau. On construit sur le milieu de la cape une petite tour d'environ 6 ou 7 pieds de hauteur et d'autant de diamètre; elle sert à empêcher qu'on marche sur la cape.

Batardeau sur une écluse à Gravelines.
- Demi-lunes (Demi-lune)
Une demi-lune constitue avec la tenaille, située derrière elle, les éléments des fortifications classiques qu'on appelle les dehors. Elle alterne avec les bastions, pour croiser ses feux avec ceux-ci.
Placée devant la courtine du corps de place et plus haute qu'elle, elle dérobe celle-ci aux vues et aux tirs de l'assaillant. Détachée du corps de place et non protégée sur l'arrière, sa prise ne constitue pas un avantage déterminant pour l'attaquant qui a des difficultés pour s'y maintenir et amener de l'artillerie pour attaquer la place elle-même.
Vauban la dote d'un réduit qui complique encore sa capture. Elle sert en outre souvent à protéger les portes de la place.

La demi-lune de Berry de la place forte de Mont-Dauphin. Collection sites vauban.org.

Bergues, le réduit de demi-lune des jésuites.
- Bastions (Bastion)
Son invention au début du XVIe siècle est une réponse au développement de l'artillerie et de l'emploi des mines. On attribue les premiers essais de construction de fortifications bastionnées à Francesco di Giorgio Martini.
Les premières applications en France peuvent se voir à Navarrenx, alors en Navarre, à Saint-Paul-de-Vence et à Montreuil-sur-Mer dont les remparts ont été construits, le premier, à partir de 1540 sur les plans de Fabricio Siciliano et le second, en 1544, sur ceux de Jean de Renaud de Saint-Rémy. En 1585, l'ingénieur italien Aurelio Pasini fit ériger des fortifications à Vitry-le-François.
Sa forme est pentagonale, avec deux faces vers l'ennemi, deux flancs fournissant les feux de flanquement sur la courtine et la gorge vers le corps de place. Les flancs étaient de deux types, droits ou courbes avec des orillons. Le bastion pouvait être plein et coiffé d'un cavalier, une plateforme surélevée, elle aussi pentagonale, où se positionnait l'artillerie à longue portée. Les bastions alternaient avec des ouvrages avancés, les demi-lunes et tenailles qui croisaient leur feux avec ceux des bastions, dessinant un plan général en étoile. Les angles des bastions étaient souvent équipés d'une échauguette pour les sentinelles du fort.
À son origine, le bastion était lié au corps de la fortification principale et la chute de l'un d'entre eux signifiait le plus souvent la chute du fort. Vauban innova en le transformant en ouvrage détaché, qu'il nomma contre-garde. La tour bastionnée qui le remplaçait sur le corps de place permettait alors de tirer avec de l'artillerie, sur l'arrière du bastion, après sa capture, ce qui rendait la tâche de l'assaillant encore plus compliquée. La gorge des bastions est soit ouverte, fermée ou remparée. Le bastion est plein quand son terre-plein est au niveau des courtines, vide lorsque son terre-plein est en contrebas de ce niveau. Le bastion peut être défendu par plusieurs casemates.

Saint Martin de Ré. Les demi-lunes, îlots triangulaires également entourés par le fossé, une à gauche (43) et une à droite (42), en avant garde. Trois bastions triangulaires (29/30/31), ayant aux extrémités latérales un orillon masquant trois embrasures (dont les canons, invisibles de l'attaquant, balayaient le fossé de leurs boulets et mitraille) relié aux bastions voisins par la courtine.