Pont-levis Pilter

Le pont-levis du système Pilter (comme le système Ardagt) est un système mobile sans contrepoids du nom d’une société parisienne de construction métallique.

Plusieurs ouvrages français ont été dotés vers 1877 de ce système inventé en 1869 par le lieutenant anglais Ardagt, puis repris par le capitaine Azibert. Ce système est introduit en France et installé principalement sur la place de Toul par l’entreprise Pilter.

Ce pont ne possède pas de contrepoids comme les ponts à bascule traditionnels. Il fonctionne par translation de deux galets (cote 1 du plan du pont) à l’arrière le long de deux rails courbes (cote 2). Son centre de gravité se déplace sur une ligne horizontale fictive par le jeu de deux bielles (cote 3) reliant le tablier du pont (cote 4) aux murs du couloir. Des chaines de traction (cote 5) relient l’arrière du pont à des roues dentées (cote 6) mises en mouvement par des chaînes de manœuvre (cote 7).

Pour relever le pont, il faut repousser, avec un levier articulé (cote 8), quatre mentonnets mobiles (cote 9) à l’arrière du pont. Le pont descend dans la fosse par son propre poids. Deux crochets (cote 10) maintienne le pont en position fermée verticale.

Pour remettre le pont en position horizontale, deux hommes font traction sur les chaînes de manœuvre, jusqu’au moment où les mentonnets reviennent se caler. Les deux opérations se font en une et trois minutes.

Le châssis en fer couvert d’un tablier en chêne de 4 mètres sur 3,5 métres, pèse 7,7 tonnes permettant le passage d’une pièce d’artillerie attelée de 10 tonnes.

Les roues dentées et les mentonnets sont la faiblesses de ce type de pont.

Les explications et le schéma sont tirés de l’opuscule « Le fort de Sucy » édité par l’association « A la découverte du Fort de Sucy ».

 

Ha-ha

Le ha-ha fut utilisé dès l’Antiquité dans les fortifications afin de retarder les assaillants. Le terme est employé jusqu’au début du XXe siècle, pour désigner un type d’obstacle particulier.
À un « ha-ha » correspond une interruption faite usuellement dans les paliers des escaliers et que l’on recouvre d’un petit pont mobile, susceptible d’être retiré facilement lorsqu’on veut interrompre les communications. Cette disposition est surtout employée pour protéger la communication du chemin couvert avec le fossé.
Ces interruptions doivent être, autant que possible, assez larges pour empêcher un franchissement aisé par des moyens de fortune. On recommandait une longueur minimale de 4 mètres.
Ces coupures peuvent être réalisées dans une poterne, une porte, une rampe, un escalier…que l’on franchit sur un pont mobile, des poutrelles ou des madriers faciles à ôter en cas de besoin.
 
Des illustrations : ici.

Au XVIIe siècle, François Mansart décide de les placer au bout des allées des jardins pour dégager la vue tout en bloquant le passage. La gouvernante du Grand Dauphin, fils de Louis XIV, lorsqu’il était petit, l’empêchait de s’en approcher. Un jour, dans les jardins de Meudon, échappant à sa vigilance, il alla vers le bord du saut de loup et dit en riant : « Ha ha, ce n’est que cela qui doit me faire peur ! » Désormais, les courtisans appelèrent les sauts-de-loup des ha-ha. C’est au XIXe siècle que le mot remplaça définitivement le nom de saut de loup.

Braie

Ceinture de fortes palissades ou de maçonnerie que les ingénieurs du XVIe siècle construisaient en avant de l’enceinte d’une place pour en couvrir le pied contre les batteries de l’ennemi. Cependant les braies n’étaient pas toujours de fortes constructions, elles étaient même parfois des levées de terre.